Enseignement francophone : 15.000 manifestants à Liège. Des MOYENS à hauteur des BESOINS !

Pour de meilleures conditions de travail ET d’apprentissage

Après Bruxelles et Mons, où environ 10.000 personnes étaient présentes à chaque reprise, une nouvelle manifestation du secteur de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a défilé aujourd’hui dans les rues de la Cité Ardente. Voici ci-dessous le tract qu’y a distribué le PSL.

Des classes avec plus de 20 élèves ? Une chaudière qui tombe en panne tous les hivers ? Deux toilettes pour tous les élèves ? Un plan de pilotage qui vous prend le temps et l’énergie qu’il vous restait ? Une surcharge administrative qui vous empêche de préparer vos cours correctement ? Sous contrat ACS depuis 10 ans ?

L’enseignement aujourd’hui, en Belgique, c’est ça. Ce n’est pas une priorité pour nos gouvernements et ce, depuis trop longtemps. Résultat : sous-financement chronique, pénurie d’enseignants, concurrence entre les écoles, trop d’élèves par classe, etc. Et nous n’avons même pas encore évoqué les réformes qui font parties du fameux Pacte pour un enseignement d’excellence !

Ce Pacte est un lot de réformes sous-financées, amenées trop vite, trop mal, voire dans le but de faire des économies. Un exemple ? La réforme du qualifiant va servir à supprimer les options dans les écoles professionnelles et techniques qui ne sont pas « rentables ». Un autre exemple ? En voulant faire passer très vite le nouveau calendrier scolaire, ils n’ont pas pris le temps de se mettre d’accord avec les autres communautés du pays ni avec l’enseignement supérieur. Encore un autre exemple ? Ils veulent l’inclusion, dans les écoles dites ordinaires, des élèves se trouvant actuellement dans l’enseignement spécialisé : bonne idée ! Mais s’il s’agit de le faire sans suivi personnel de l’élève, sans formations supplémentaires, sans engagement de personnel pour les aider… Cela devient en réalité, de la maltraitance !

Rajoutons à tout cela une pandémie mondiale et une crise économique qui empirent la santé mentale et la situation socio-économique des élèves et des membres du personnel. Les élèves ont encore plus besoin de suivi individuel, d’aide psychologique, d’école gratuite,… Certains d’entre nous ont même pu goûter à la joie d’avoir moins d’élèves par classe durant la crise sanitaire grâce à l’alternance des demi-groupes ; on a tout de suite remarqué que nous pouvions consacrer plus de temps à chaque élève. C’est donc une de nos revendications principales : maximum 15 élèves par classe (et pour l’enseignement spécialisé, encore moins !).

Pour couronner le tout, la réforme sur l’évaluation des profs va accroître l’ambiance délétère qu’il peut déjà y avoir dans la salle des profs tout en facilitant les licenciements de membres du personnel “gênant” pour les directions. Ces réformes sont des attaques sur nos conditions de travail et sur la solidarité que nous avons entre nous. Aujourd’hui déjà, les conditions de travail poussent nombre de jeunes profs à renoncer à leur vocation: ils sont 35 % à dire stop après 5 ans de métier.

Enfin, l’horreur de la guerre en Ukraine va encore accroître davantage la pression sur les écoles. Sur les 1.262 élèves ukrainiens inscrits en Fédération Wallonie Bruxelles certains seront accueillis en DASPA (dispositif d’accueil). Que va-t’il se passer dans l’avenir pour ceux qui intègrent les écoles sans ce dispositif, alors qu’il manque déjà des places dans les écoles?

Le budget récemment voté concernant l’augmentation de l’enveloppe pour la défense (11 milliards jusqu’à 2030) et les records de dividendes pour les actionnaires en Belgique (9,95 milliards en hausse de 56% par rapport à l’année passée) suggèrent que de l’argent, il y en a ! Allons le chercher !

Dès lors, nous rappelons que des investissements massifs sont indispensables pour améliorer les conditions de travail et d’apprentissage. Créer des écoles agréables et vertes qui ne ressemblent pas à des prisons, avoir des classes moins peuplées et permettre à chaque élève l’aide dont il a besoin. Des écoles où les enfants se sentent bien, où ils peuvent se développer à leur propre rythme. Des écoles entièrement gratuites, du matériel scolaire aux sorties pédagogiques, en passant par tous les repas de la journée.

Conséquences pour les familles

Accorder plus de ressources pour l’enseignement, pour plus de personnel et de meilleures conditions de travail, est important pour l’ensemble de la société. Les services publics, comme l’éducation, ont partiellement socialisé des tâches qui appartenaient auparavant à la famille. Elles sont organisées collectivement par la société à travers les services publics. Il s’agit d’une grande réussite pour les femmes, pour leur participation à la société et leur droit à l’indépendance financière.

Les coupes budgétaires dans les services publics mettent en péril ces réalisations. Lorsqu’il n’y a pas de cuisine dans une école ou que les repas chauds sont de mauvaise qualité, cela crée un travail supplémentaire pour la famille. Les classes trop grandes, qui manquent donc d’activités variées ou d’attention individuelle pour les enfants, affectent la famille. La pénurie de personnel dans les crèches, les services supprimés, obligent les familles à compenser, ce qui entraîne un taux élevé de fatigue parentale.

Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

Pour les 2 derniers rassemblements en front commun syndical, à Bruxelles et à Mons, nous étions respectivement 10.000 et 7000 travailleurs de l’enseignement. C’était clairement un succès d’avoir pu se retrouver si nombreux. Nous espérons être encore plus nombreux aujourd’hui à Liège. La tenue d’Assemblées générales a clairement soutenu la mobilisation, cela doit être le lieu par excellence où discuter de ce premier plan d’action et débattre de la suite à convenir à la rentrée.

A côté du plan d’action des syndicats de l’enseignement, il en existe un autre pour le pouvoir d’achat, avec notamment comme point d’orgue la manifestation nationale du 20 juin prochain. Nous sommes toutes et tous touchés par l’explosion des prix – tout particulièrement de l’énergie – et nos luttes ne peuvent qu’être renforcées en se liant les unes aux autres : rejoignons cette dynamique et assurons qu’elle aussi débouche sur un autre plan d’action plus ambitieux à la rentrée ! Les prochains rendez-vous seront les 13 mai (à Liège, une manifestation partira de la place Saint Paul à 9h30) et le 30 mai, date qui devrait plus spécifiquement concerner les services publics.

Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique !

Le PSL se bat pour :

  • L’abandon immédiat du dispositif d’évaluation des personnel qui vise à licencier plus facilement !
  • Le retrait immédiat de toutes les réformes managériales qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants !
  • Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe !
  • L’engagement massif de personnel !
  • Tout augmente, mais nos salaires ne suivent pas ! Alignement des barèmes les plus faibles sur les barèmes les plus élevés et fin des contrats précaires !
  • Des infrastructures de qualité et salubres : pour la construction de nouvelles écoles et rénovations des écoles existante !
  • Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité !
  • Pour notre portefeuille et pour la transition énergétique : nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques !
  • Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système : pour une société socialiste démocratique !

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