Cet après-midi, une vingtaine de jeunes ont répondu à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs pour une action devant l’entrée principale de la l’ULg place du XX Août.
Déjà avant la crise sanitaire, l’enseignement belge était parmi ceux reproduisant le plus les inégalités dans les pays industrialisés de l’OCDE. Aujourd’hui, c’est encore pire.
Un tiers d’entre nous a perdu son job étudiant. Un quart des étudiants a du mal à s’alimenter convenablement ! 60% des étudiants se sentent complètement ou partiellement en décrochage scolaire, 10% pensent même à arrêter leurs études selon la Fédération des étudiants francophones.
Beaucoup d’entre nous sont désespérés. 8% des jeunes ont sérieusement pensé à se suicidé durant la première vague. Et aujourd’hui ? Combien sont-ils ? Nous nous sentons oubliés. L’enseignement est oublié. Il est oublié depuis longtemps. Il souffre de sous-financement chronique. L’infrastructure tombe en ruine, surtout dans le secondaire. Les classes sont bondées. Partout on manque de personnel, enseignant ou non. Les services sociaux étaient déjà débordés, ils croulent complètement aujourd’hui. A l’ULB, il faut attendre 5 mois pour avoir un rendez-vous chez un psy. On a le temps de se laisser envahir par les idées noires.
Une des façons de repousser le désespoir, c’est en réagissant ensemble !
Ensemble parce que ce constat, nous sommes nombreux à le partager. En un an, combien de pétitions ? Combien de lettres ouvertes ? Combien d’avertissements lancés par des experts ? Toute cette colère, nous devons l’organiser et la faire entendre. Mais aussi lui donner des perspectives. Nous voulons des solutions.
Et il n’y aura aucune solution sans investir de toute urgence plus de moyens dans l’enseignement. Plus de moyens pour que le personnel ne soit plus noyé sous la charge de travail. Plus de moyens pour assurer un véritable accompagnement des élèves et des étudiants. Plus de moyens pour assurer une véritable gratuité de l’enseignement. Le coût des études est un mur pour beaucoup de jeunes qui sont obligé de travailler au dépend de la qualité de leur étude. Certains ne peuvent même pas se permettre d’entamer des études supérieures et d’autres sont contraint de les arrêter ou de s’endetter. Il faut une gratuité de l’éducation !
Et pour nous permettre de nous consacrer pleinement à nos études quelles que soient les moyens de nos parents, il nous faut un salaire étudiant ! Parce que le coût des études ne s’arrête pas au minerval et aux livres. Il faut se loger aussi. Et les loyers n’ont cessé d’augmenter ces dernières années ! Il nous faut de toute urgence des kots publics et des logements sociaux en suffisance. La pandémie a accentué les violences et abus au sein des familles. Nous voulons permettre à tous les jeunes, toutes les femmes, toutes les personnes LGBT de quitter un environnement familial violent sans tomber dans la pauvreté, sans être forcé de se tourner vers la prostitution étudiante !
Tout ça, ça devrait être garanti dans un pays aussi riche que la Belgique. Mais non seulement ce n’est pas le cas, mais en plus on nous dit que c’est impossible à obtenir ! On nous dit qu’accorder plus de moyens à l’enseignement c’est utopique ! Et on nous dit pareil pour les soins de santé en pleine pandémie ! Pour les Etudiants de Gauche Actifs, si ces besoins de base sont impossibles à obtenir dans le cadre du système actuel, alors il faut changer de système !
Face à la crise sanitaire, à la crise écologique et à la crise économique, nous n’avons pas d’autre choix : nous devons nous organiser pour renverser le capitalisme. Ce système n’a rien à offrir à la jeunesse. Ce système n’a rien à offrir aux travailleuses et travailleurs, alors que ce sont eux qui créent les richesses, pas les actionnaires ! Rejoins-nous !