La capitale paralysée

Cela fait 12 ans qu’on n’a pas connu une grève d’une telle ampleur. Aucun secteur n’a été épargné. Aucun train n’a roulé ; peu de trams et de bus. Le trafic aérien a été perturbé. Un piquet a bloqué les accès du centre de tri postal de Bruxelles X. Volkswagen-Forest était fermé. De nombreuses autres entreprises du privé étaient aussi fermées ou fortement perturbées. La plupart des grands magasins n’ont pas ouvert leurs portes. La grève a été également fortement suivie dans le secteur des banques et assurances ainsi que dans les administrations et l’enseignement. Des assemblées d’information ont eu lieu dans la plupart des hôpitaux.

La FGTB a organisé le blocage de plusieurs accès au ring, ce qui a fortement perturbé la circulation. Seule la FGTB appelait officiellement à la grève, mais nombre d’affiliés CSC s’y sont ralliés malgré la reculade du sommet de la CSC. Cela variait fortement d’une entreprise à l’autre, d’un secteur à l’autre.

Une trentaine de membres et de sympathisants du MAS sont intervenus activement dans la grève à Bruxelles. Les uns l’ont fait dans leur entreprise ou université, d’autres sur les nombreux piquets et blocages. Notre intervention a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Nous sommes intervenus avec un tract et un autocollant spécifiques et nous avons vendu 35 exemplaires de notre journal.

Aperçu de nos interventions

Blocages et rapport de force

En plus des piquets dans les entreprises, la FGTB avait aussi appelé ses militants à se rendre à différents points stratégiques afin de paralyser la circulation bruxelloise.

Appel auquel ont répondu plusieurs délégations derrière les « barricades » dressée à Delta (Ixelles), Viangros (Anderlecht) ainsi que sur le boulevard Charles-Quint dès 6h du matin et la sortie du ring à Grand Bigard plus tard dans la matinée.

A Anderlecht plus ou moins 300 militants de différents secteurs, principalement du SETCA s’étaient mobilisés pour bloquer le ring. Beaucoup de camarades des banques-assurances était présent mais aussi des militants du non-marchand, de la poste,… La Police a du fermer la sortie du Ring.

A Delta, c’était plus de 200 militants combatifs qui stoppaient l’autre sortie du Ring malgré les menaces des « chefs » policiers de casser par la force la mobilisation. Ces menaces n’ont pas entamées la détermination et la présence massive des manifestants. Des délégations de différentes entreprises étaient présentes ( Citybank, Siemens,…) dès le matin. Ensuite des délégations de Renault, de la VUB et de l’ULB se sont déplacées plus tard pour renforcer le barrage.

Certaines parties du ring ont été complètement à l’arrêt pendant plusieurs heures, à d’autres endroits les ralentissements étaient importants. La chambre de commerce a déclaré que la FGTB avait outrepassé son droit de grève. Les blocages sont une tradition du mouvement ouvrier.

Ceux-ci ont finalement été levés après la confirmation de libération des deux militants arrêtés par la police à Anderlecht plus tôt dans la matinée. Avec notre intervention, nous avons ainsi pu récolter plusieurs contacts de militants intéressés à construire avec nous une aile combative et démocratique au sein du syndicat.

Volkswagen:

La FGTB et la CGSLB ont organisé un piquet de grève qui a rassemblé vers 6h une bonne centaine de travailleurs de l’usine. La présence en nombre sur le piquet montre la combativité à la base. Les menaces récurrentes de fermeture ou de restructuration y rendent la question des pré-pensions particulièrement sensible.

Solvay:

Les grévistes s’étaient partagés entre les deux sites (Ixelles et Neder-over-Hembeek). La grève était essentiellement portée par les employés et les ouvriers. Les cadres, la majorité du personnel, sont toutefois venus travailler en grand nombre. Surtout, la grève n’était portée que par le SETCA. La CNE s’est ouvertement opposée au mouvement. Cela n’a pas entamé le moral des militants.

Grands Magasins:

Un piquet de grève bloquait les accès à quasi chaque Carrefour-SuperGB, Delhaize et Brico. Les piquets des grandes surfaces ont coloré la ville en rouge et vert. La grève était appelée par le SETCA, mais les militants et les délégués de la CNE étaient souvent présents aux piquets. Dans certains cas, le piquet était même dominé par la CNE. Il n’était pas rare que des piquets communs formés de militants d’enseignes différentes, comme à Auderghem et à Drogenbos, bloquent l’entièreté du site. Ils étaient même parfois rejoints par des petits commerçants qui fermaient leur boutique en signe de solidarité.

STIB:

De nombreux dépôts étaient bloqués par des piquets (Haren, Molenbeek, Ixelles, Delta, …). Seule la CGSP a appelé à la grève mais quelques militants CSC ont également débrayé. Les grèves dans les transports publics combinés aux blocages ont donné un coup dans les coffres-forts des patrons !

VUB:

A la VUB il y avait dès 7h30 un piquet commun de la CGSP-VUB et des travailleurs de la firme de nettoyage de sous-traitance ISS, en total 20 militants. Les militants essayaient de convaincre les travailleurs de ne pas aller travailler. Aussi vu le très bon succès de la grève à la SNCB, beaucoup de membres du personnel administratif et technique n’ont pu venir travailler. Les Etudiants de Gauche Actifs de la VUB ont participé à l’action par solidarité avec le personnel en grève. Vers 10h30 les participants du piquet sont allés renforcer le blocage routier à Delta.

ULB:

A partir de 6h30, des étudiants d’EGA et de l’Interfac étudiante bloquent les deux entrées principales de l’université, avec les délégués de la CGSP. Les étudiants et le personnel peuvent passer, mais les voitures et les camions sont bloqués. Toute la matinée, il y aura eu une cinquantaine de personnes (étudiants, professeurs, personnel) qui seront passées aux « piquets » afin de faire connaître leur soutien à la grève. La CNE, elle aussi était présente et faisait grève. A 10h00, une trentaine d’étudiants se sont dirigés vers le blocage des routes à Delta, en occupant eux aussi la chaussée, sous le mot d’ordre d’ « étudiants, ouvriers, solidarité ». Là nous avons rejoint les travailleurs de différents secteurs, dont le cortège des étudiants et travailleurs de la VUB. Ces derniers nous ont ensuite « raccompagnés » vers midi au blocage de l’ULB, afin de revendiquer et de démontrer la solidarité et l’unité dans la lutte des deux universités. Malheureusement, il ne restait alors que plus qu’un « piquet barbecue », et une activité quasi normale régnait sur le campus.

EGA est intervenu avec un tract et des affiches appelant à la solidarité des étudiants avec la grève et sur la nécessité d’avoir une assemblée générale démocratique afin de faire prendre positions aux étudiants et au personnel du campus sur la grève.

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