AIS Genk. Agression patronale contre un piquet de grève

Chez AIS, une petite entreprise de peinture de Genk, un travailleur a été licencié car il avait osé se rendre auprès du syndicat avec une série de plaintes du personnel. Huit travailleurs de la PME, sur onze, ont alors débrayé pour s’opposer au licenciement. L’employeur est brutalement passé à l’attaque. Il a introduit une requête unilatérale au tribunal pour imposer des astreintes aux grévistes. Ceux-ci doivent payer 750 euros si l’accès à l’entreprise est refusé aux non-grévistes. Manifestement, le patron trouvait que ce n’était pas encore suffisamment musclé.

Luc Wendelen et Tina De Greef

Le 13 avril, lors d’une action de soutien aux travailleurs en grève, menée par la FGTB, le patron a foncé à toute allure avec sa voiture sur le piquet de grève. Quatre travailleurs ont été blessés. Le patron a été arrêté. La grève est menée contre le licenciement, mais aussi pour obtenir du matériel de sécurité et de meilleures conditions de travail. Dans une entreprise industrielle de peinture, les mesures concernant la sécurité et la protection du personnel ne sont effectivement pas un luxe superflu.

Les travailleurs d’AIS doivent travailler dans des conditions épouvantables. Nous avons discuté avec un ouvrier gréviste: “Nous devons manger, nous doucher et aller aux toilettes dans le même petit baraquement où nous ne pouvons pas une seule fois y ranger nos vêtements tellement la puanteur pénètre partout. Il n’y a qu’une serviette éponge par semaine pour quatre ouvriers! Il manque des gants (qui coûtent 1,25 euro la paire), des masques et des casques. Il n’y a pas de chauffage et la porte doit rester ouverte. Pour avoir un minimum de lumière, nous devons parfois travailler dans des températures en-dessous de zéro. La poussière n’est pas aspirée après le sablage, le frein à main du charriot élévateur ne fonctionne pas, les câbles électriques doivent se trouver à 80 cm en-dessous du sol, mais sont partiellement nus…”

Les ouvriers en grève exigent que le licenciement soit annulé. Ils revendiquent en outre un environnement de travail plus sûr et l’application de la convention collective sectorielle, qui stipule que des primes doivent être payées pour le travail insalubre. Pour finir, les travailleurs exigent le droit à une représentation syndicale dans l’entreprise. Effectivement, la situation intolérable chez AIS à Genk montre, une fois de plus, la nécessité d’une présence syndicale organisée dans les petites entreprises. C’est absolument indispensable pour répondre à l’extrémisme des patrons comme celui d’AIS à Genk.

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