Scandale Solvay : nationaliser pour sauver notre santé et l’environnement.

La pollution de Solvay à Livourne a fait les gros titres. Le scandale des PFAS à Spinetta Marengo pas encore.

En 2021 survenait le scandale de la multinationale 3M à Anvers. La société étasunienne produisait du PFOS, responsable d’une terrible pollution des sols dans un rayon de 15 kilomètres autour de l’usine de Zwijndrecht (zone dans laquelle habitent 1,5 millions de personnes). (1) Partant de là, des journalistes vont enquêter et découvrir un autre scandale, de la multinationale Solvay cette fois-ci. (2)

Par un délégué syndical FGTB

« Mais de 2007 à 2015, il y a une usine qui supplante toutes les autres. Elle rejette 6 à 7 fois plus de gaz perfluorés dans l’air que 3M à Zwijndrecht. Environ 200 tonnes annuelles. Elle appartient à Solvay et se situe à Spinetta Marengo en Italie… » Dans l’affaire Solvay, 800.000 m³ de déchets polluaient déjà le sous-sol avant le rachat de l’usine par la multinationale belge. Solvay n’en n’est pas moins complice, l’entreprise à consciemment caché des informations aux autorités publiques et elle connaît la réalité depuis une quinzaine d’années. L’impact dans la région est catastrophique : les tumeurs au foie, cancer du rein, hypertensions et les maladies respiratoires sont plus présentes que dans le reste du pays. Les PFAS seraient au cœur du problème. Ces fameuses « substances éternelles » représentent la plus grande part du chiffre d’affaire de Solvay (plus de 2 milliards € en 2021).

Sous le règne du capitalisme, l’orientation de l’industrie chimique est déterminée par le taux de profit. La santé n’arrive que bien après, et encore, pour peu que survienne un scandale public. Entre temps, l’impact sur les populations et la nature est déjà là et les maigres amendes ne résolvent rien. Le secteur chimique devrait être placé sous contrôle de la collectivité afin d’utiliser les richesses pour indemniser les victimes et de mener une enquête biomédicale dans la région autour de l’usine, évaluer les dégâts et répondre à la situation.

Dès que les vaccins contre le covid ont été mis au point, une grande part de la production a pris place en Belgique. Pour ne pas perdre une goutte de profit, les brevets sont restés dans les mains d’une poignée de multinationales. Cela a constitué un frein terrible pour stopper rapidement la pandémie. Une industrie pharmaceutique placée sous contrôle et gestion publics n’aurait pas perdu de temps à regarder les euros s’empiler mais aurait permis d’utiliser au mieux les ressources pour en finir avec la pandémie.

Au début de l’été 2021, les inondations ont recouvert la Wallonie avec un lourd bilan humain et matériel. Déjà en temps normal, nous n’avons aucune certitude sur l’impact environnemental de l’industrie chimique. L’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes ne peut qu’alourdir le bilan. En 2011, la question s’était déjà posée avec la catastrophe de Fukushima, liée à un tsunami. L’industrie pharmaceutique et chimique doit être placée sous contrôle de la collectivité pour assurer que les investissements dans la sécurité, notamment liée à la crise climatique, soient à hauteur de l’enjeu actuel.

(1) https://fr.socialisme.be/58984/notre-sante-menacee-par-la-course-aux-profits
(2) https://www.rtbf.be/article/solvay-responsable-dune-vaste-pollution-aux-perfluores-connaissait-la-toxicite-de-ces-produits-chimiques-eternels-et-continue-a-en-utiliser-11060652

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