Grains Noirs à Molenbeek : retour de la grève contre une nouvelle agression patronale

Suite à l’annonce du licenciement de 8 collègues et au refus de la direction de discuter avec les représentants syndicaux, une grève a commencé le mardi 7 février chez le traiteur Grains Noirs à Molenbeek. Nous avons recueilli des informations sur le piquet, notamment auprès des délégués FGTB Miloud Horch et Abdellatif Ennassiri.

Par Stéphane (Bruxelles)

Le jeudi 2 février, la direction patronale a annoncé le licenciement de 8 travailleurs de cette entreprise employant près de 70 personnes. Un arrêt de travail avait tout de suite été organisé, et des questions avaient été soulevées par les travailleurs et travailleuses, notamment sur le motif des licenciements. Vu l’absence de réponse de la part de la direction le lundi suivant, le personnel a décidé de se mettre en grève, en front commun syndical FGTB Horval et CSC Alimentation et Services, jusqu’à la réintégration de leurs collègues.

Attaquer le personnel n’est pas une nouveauté pour la direction patronale de Grains Noirs. En 2015, 9 ouvriers dont 3 délégués avaient été licenciés, pour avoir soi-disant volé de la nourriture et ne pas avoir respecté les normes d’hygiène – des accusations mensongères pour cacher le fait que la direction voulait se séparer de délégués syndicaux combattifs, à l’approche des élections sociales de 2016. A l’époque, la grève avait permis d’arracher la réintégration des collègues. (Nous avions aussi été présents lors de cette grève – accéder à notre article)

Puisque Grains Noirs livre des repas préparés notamment à des grands groupes de la distribution, l’atelier n’a jamais fermé lors des périodes de confinement pour cause de pandémie. La direction patronale s’est remplit les poches dans cette période, sur le dos du personnel qui ne reçoit aujourd’hui que du mépris.

Les travailleurs et travailleuses y sont souvent mis sous pression pour être flexibles, pour prester des heures supplémentaires, particulièrement au moment des fêtes où il n’est pas rare de devoir travailler jusqu’à 2h du matin. Cette annonce de licenciements arrive d’ailleurs juste après la période des fêtes, ce qui n’est pas un hasard.

La direction patronale fait très souvent aussi appel à l’emploi interim, ce qui met une pression sur l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Le front commun syndical réclame l’arrêt du travail intérim.

Le lundi 6 février, le personnel s’apprêtant à se mettre en grève a voulu faire un geste : laisser partir un dernier camion pour les clients Carrefour, Pain Quotidien et Delitraiteur. La direction patronale leur a répondu avec toute son arrogance : la matinée du 7 février, elle a fermé l’accès au bâtiment aux grévistes, empêchant de fait l’utilisation des locaux du personnel, et notamment les toilettes.

Pour la direction patronale, il s’agit d’essayer de faire plier la volonté de lutte. Mais les travailleurs et travailleuses sont déterminés à ne pas cesser leur grève tant que leurs collègues ne sont pas réintégrés.

Contre l’agression patronale, le personnel en grève répond : « Il y a du travail pour tout le monde ! »

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