Visite au piquet de Brink’s à Machelen

Dans notre dernier article paru sur socialisme.be, nous revenions sur la tentative de la direction de déclarer l’entreprise en faillite. Depuis, le tribunal a rejeté cette tentative en déclarant la faillite comme frauduleuse. Ce mercredi, au piquet de Machelen, les travailleurs étaient en attente des résultats de l’étude des comptes de la société.

Par Nico M (Bruxelles)

La volonté des travailleurs est de reprendre le travail avec leurs conditions, c’est-à-dire sous leurs statuts actuels. Le problème est qu’aujourd’hui les portes des dépôts sont fermées car la direction clame qu’elle ne peut plus payer les salaires (la fameuse histoire de la faillite frauduleuse). Nous assistons donc à une situation de lock-out de la part de la direction qui elle-même bloque l’accès à l’outil de travail. Devant les portes du dépôt à Machelen, on attend les résultats de l’étude des comptes mais aussi des discussions avec les clients de Brink’s (notamment BNP Paribas-Fortis) pour savoir si la « confiance » est toujours présente pour poursuivre les contrats. C’est une manière de rajouter de la pression sur les travailleurs pour les pousser finalement à accepter les attaques sur leurs statuts comme gage de « confiance » pour poursuivre les contrats avec Brink’s.

Au piquet il y a également peu d’espoir sur le rôle que peux jouer l’Etat dans ce dossier. « L’Etat n’a pas les mêmes attentes que nous, c’est un peu le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. Nous, nous voulons sauvegarder nos conditions de travail et l’ensemble des emplois, l’Etat lui est déjà content s’il peut sauvegarder l’activité économique et une partie des effectifs, la question des statuts ne rentre pas dans leurs comptes » nous confie-t-on au piquet. On l’a vu dans d’autres conflits, que ce soit à FIAT ou GODIVA, l’Etat ne remet jamais en cause les licenciements et utilise les fonds publics pour finalement aider le patronat à se séparer des salariés. Par contre on a vu aussi sur la même période que les travailleurs de BAYER à Anvers puis ceux de INBEV on réussi à faire reculer le patronat par la lutte.

Aujourd’hui, l’affaire qui se déroule à Brink’s ne concerne pas seulement les dépôts de Brink’s mais bien l’ensemble des statuts en Belgique. Il est clair que le désir d’un statut unique et de conditions de licenciements revues à la baisse est dans la ligne de mire du patronat est des actionnaires.

Au piquet, les travailleurs parlent d’un test à Brink’s, qui est est appelé à se généraliser dans d’autres secteurs. Les travailleurs et leurs syndicats doivent dès aujourd’hui, par des actions de solidarité avec les travailleurs de Brink’s, illustrer leur détermination à ne pas laisser détruire leurs statuts et leur conditions de travail.

La manifestation de solidarité jeudi 17 novembre doit être le point de départ pour un plan d’action discuté démocratiquement dans les structures des syndicats en vue de défendre nos statuts. Ne laissons pas les travailleurs de Brink’s lutter isolément dans leur coin surtout lorsque l’enjeu touche directement l’ensemble des travailleurs via les revendications patronales sur les statuts.

Une lutte unifiée et solidaire plus large est la seule manière de faire reculer le patronat et ses attaques. Nous ne devons pas leur laisser le temps de nous isoler en faisant durer les choses, prenons l’initiative d’accélérer leur défaite en utilisant notre force collective. Les travailleurs à Brink’s savent le trésor de guerre derrière les coffres. Ce capital qui ne circule pas est un problème pour l’économie, aussi bien pour le patronat que pour l’Etat. Ne leur laissons pas le temps d’épuiser les travailleurs de Brink’s dans d’interminables négociations.

Plus largement, la question de laisser le secteur financier aux mains du privé se pose aujourd’hui. On a vu avec la crise financière les fruits de cette spéculation. Aujourd’hui, à travers toute l’Europe, les gouvernements sont occupés à nous faire payer les plans de sauvetage des banques à coup de grands plans d’austérité contre nos services publics. Le PSL met en avant la nécessité de nationaliser le secteur financier afin d’utiliser ces richesses pour garantir l’emploi, les conditions de travail et les services publics. Cette idée est aussi présente au piquet pour le secteur des convoyeurs : nationaliser pour remettre au centre sécurité des travailleurs et service à la population et pas la soif de profit.

Solidarité avec les travailleurs de Brink’s !

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