Travailleurs du bassin de Charleroi; tous ensemble avec les grévistes de Splintex!

Après plus de cinquante jours de grèves, la combativité est toujours bien présente. Pour rappel, la direction a décidé de congédier 284 travailleurs des 844 que compte l’entreprise, alors que 300 emplois avaient déjà disparus en 2000. La direction, prévoyant une réaction lors de l’annonce du licenciement, avait engagé, il y a plusieurs mois, des intérimaires afin d’augmenter la production et de constituer des stocks en prévision de la grève.

Alors que l’avenir est incertain pour Splintex, le pré-accord interprofessionel, signé par le patronat et les syndicats, outre l’augmentation de la norme salariale de seulement 4,5%, prévoit la possibilité d’augmenter les heures supplémentaires à 130 heures ( la loi de 71 limitait auparavant le nombre d’heures supplémentaires à 65). Ceci n’est plus très loin du retour aux 40 heures tant réclamées par le patronat ces derniers mois. Cette concession va provoquer la perte de plusieurs dizaines de milliers d’emplois en Belgique ! La lutte contre les licenciements à Splintex et la lutte pour l’emploi par la diminution du temps de travail sont liées comme deux faces d’une même pièce.

DU COTE DU PATRONAT ET DE SES LAQUAIS : UNE REPRESSION ECOEURANTE

Après les accusations de « prise d’otage de la direction » dans les journaux, ce fut au tour de cadres de l’entreprise de faire pression sur les ouvriers pour qu’ils reprennent le travail en leur téléphonant personnellement. La direction a établi une ‘liste grise’ des travailleurs à ‘évaluer’ régulièrement au sein de l’entreprise lorsqu’elle redémarrera (les délégués syndicaux et ouvriers actifs dans la grève). Quant au gouvernement, il a proposé l’organisation d’un «référendum démocratique» sur l’acceptation du plan de restructuration ou la fermeture de l’usine ! Même la justice s’en est mêlée, réclamant aux grévistes 5.000 euros par ouvriers qui serait empêcher d’accéder à son travail. Ces astreintes n’étaient qu’un premier pas avant l’intervention de la police ; 150 policiers avec matraques, auto-pompes et hélicoptère ont attaqué le piquet de grève en pleine nuit ce 19 janvier!

DU COTE DES TRAVAILLEURS : UN ELAN DE SOLIDARITE

Les ouvriers de Splintex ont pu compter sur la solidarité de délégations de tout le pays, cela autant lors de la manifestation régionale à Charleroi qui a rassemblé plus de 6.000 personnes que lors du piquet du 17 janvier où plus de 400 ouvriers étaient présents, dont de nombreuses délégations de Flandre mais aussi Bruxelles, Liège, … Le mardi 18 une assemblée générale, réunissant plus de 450 travailleurs a décidé le refus des restructurations et la poursuite de la grève. Seule cette assemblée à une légitimité, le référendum, sujet à des manipulations et tentatives de pressions, est une atteinte aux principes démocratiques des travailleurs.

Le comité de soutien qui fut constitué par des militants syndicaux combatifs avait organisé une soirée de solidarité ce mercredi 19 qui a réuni plus de 200 personnes. On pouvait autant y ressentir la combativité, que la rage envers les moyens utilisés pour casser le piquet de grève. Parmi les interventions des militants, on peut citer un délégué de la SONACA appelant à une mobilisation interprofessionnelle, … espérons que cela se traduira en actes. Pour le moment, seule les délégations des sites de GLAVERBEL ont effectivement lancé et débrayé par un appel à la grève de 24 heures.

CETTE LUTTE DOIT ETRE GAGNEE !

Comme le disait Silvio Marra, ancien délégué syndical des Forges de Clabecq également présent à la soirée de soutien: ‘Une lutte doit aboutir’ ; pour ne pas que soit perdu le sacrifice de chaque ouvrier en lutte ; pour ne pas que les ouvriers, leurs familles et leurs entourages ne soient abattus ou démotivés par une défaite; enfin pour que les ouvriers de tout le pays voient et sachent que le patronat n’est pas inébranlable, que l’homme n’est pas un esclave qui n’a qu’à subir l’arrogance d’exploiteurs dictant leurs lois. Les grévistes de Splintex ont posé un jalon important dans le renouveau de luttes combatives qui vont et doivent se développer les prochains mois et années en Belgique. La prochaine étape est de gagner à tout prix cette lutte, la fatigue, les pressions familiales et financières guettent les ouvriers de Splintex ; il est primordial pour les délégations et les ouvriers des entreprises de la région d’apporter leur soutien afin d’arracher une victoire : soutien financier, présence au piquet,…Il est également indispensable de mettre sur pied un véritable comité de grève pour continuer la lutte. L’appel à une grève régionale générale doit être utilisé comme outil de mobilisation et de pression sur le patronat.

POUR UNE GREVE GENERALE REGIONALE POUR L’EMPLOI ET LES DROITS SYNDICAUX

Cette grève doit d’abord être vue et planifiée afin d’aider les travailleurs de Splintex dans leur lutte ; une victoire des ouvriers de Splintex aura un impact immense régionalement et nationalement sur la confiance des travailleurs et sur leur capacité à rendre coup sur coup les attaques du patronat. Mais cette grève doit également aller plus loin : il faut se battre pour les droits syndicaux, le droit de grève, bafoués par la justice et la police. C’est un acquis fondamental de tous les ouvriers du pays qui est attaqué, une riposte de la part d’un maximum de syndicalistes et travailleurs du pays est nécessaire. En outre, les travailleurs doivent se mobiliser pour réclamer plus de l’accord interprofessionnel. Celui-ci prépare des centaines d’autres plans de licenciement tel que celui d’AGC-Splintex. Le potentiel de mobilisation pour arracher un meilleur accord interprofessionnel est présent ; le problème est l’absence de volonté des directions syndicales de l’utiliser. Les délégations syndicales des entreprises de la région doivent se mobiliser pour assurer la victoire des travailleurs de Splintex. Un plan d’action régional est nécessaire afin d’élargir la lutte de manière aussi efficace que possible et de la gagner avant que la pression ne retombe et pour ne pas que la fatigue ait raison de cette lutte.

-Aucun licenciement chez AGC-Automobile

-Stop aux attaques contre les droits syndicaux, non aux listes grises, non aux astreintes.

-Non aux conditions du pré-accord professionnel : pas de flexibilité mais 32h/semaine, sans perte de salaire et avec embaûche compensatoire et un salaire décent pour tous.

Vous pouvez soutenir les travailleurs par votre présence au piquet de grève à l’adresse suivante: AGC Automotive, Zoning industriel, avenue du Marquis, 6220 Fleurus.

Pour contacter le comité de soutien : 071/ 56 14 11 (Gustave Dache).

Vous pouvez également donner un soutien financier à la délégation syndicale au compte suivant: 063-1589760-62 avec mention « soutien aux grévistes de Splintex »

Marche des Jeunes pour l’emploi

En réponse à l’appel de Résistance Internationale, la campagne jeune du MAS, la CSC-jeunes, la FGTB-jeunes, la JOC et Résistance Internationale organisent le 19 mars une Marche desJeunes pour le Travail, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit. Résistance Internationale a trois objectifs avec cette marche des jeunes :

1)Cela fait quelques années que les jeunes descendent massivement en rue pour protester contre les conséquences de la mondialisation capitaliste. Ces jeunes expriment un sentiment vivant dans des couches plus larges de la société ; nous voulons amener ces jeunes vers le mouvement ouvrier.

2) Les jeunes se sentent à peine impliqués dans le travail syndical ; avec la marche des jeunes, nous espérons que les syndicats renforceront leur attention vis-à-vis des jeunes et intéresseront en même temps les jeunes au travail syndical.

3) Au travers de la Marche des Jeunes, nous voulons mener la discussion sur la nécessité d’un parti des travailleurs indépendant et de la rupture des liens entre les syndicats, PS et CDh, qui mènent tous les deux la politique pour la bourgeoisie.

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