Inbev: élargissons la lutte!

L’arrogance de la direction d’Inbev n’a pas de limites. Dans la presse, on peut lire: “Inbev-Belgium appelle les partenaires sociaux au dialogue”. Mais pendant que ces dirigeants convoquent une réunion de conciliation, ils vont au tribunal pour obtenir une ordonnance judiciaire pour casser les blocages. En plus, la seule proposition qui ressort de cette conciliation, c’est le gel des pertes d’emplois. C’est ça qu’on appelle un dialogue chez Inbev ?

Tract du PSL

Inbev affirme aujourd’hui que l’ordonnance du juge n’a pas encore été signifiée, parce qu’ils ne veulent pas rompre le dialogue social et qu’ils espèrent reprendre les négociations. Mais pour quelle raison devrait- on encore une fois passer 12 heures en réunion pour quelque chose qu’on ne veut pas ? Le fait que l’on n’aie pas encore vu de huissier à la porte est, à notre avis, plus lié à la réaction des syndicats.

Astreintes : il ne faut pas laisser les syndicats d’Inbev entrer seuls dans la lutte

Une grève générale chez Inbev serait un pas très important et, selon nous, la seule bonne réaction. Mais nous estimons également que le mouvement syndical dans son ensemble a une responsabilité dans cette lutte.

La semaine dernière, il n’y avait pas seulement l’ordonnance du tribunal chez Inbev. Mercredi passé, un militant de la LBC devait passer devant le tribunal à Bruxelles après la répression brutale des piquets de grève chez Carrefour fin de l’année dernière et, vendredi, un dossier sur le licenciement d’un délégué de l’ABVV-Métal passait au tribunal à Louvain. Nous pensons qu’il est nécessaire de donner un signal important au gouvernement et au patronat. Apparemment, les accords avec les employeurs, ça ne marche pas, donc il faudra utiliser des moyens plus importants. Selon nous, il est temps que les syndicats commencent à penser à des actions intersectorielles pour préserver les droits syndicaux. Et pourquoi ne pas mettre Inbev en avant comme un exemple et mettre sur pied des piquets de masse aux portes de l’entreprise et organiser une journée d’action nationale ?

Augmenter la pression en élargissant la lutte à d’autres secteurs : Une Marche pour l’emploi et les droits syndicaux

Il va falloir augmenter systématiquement la pression sur la direction d’Inbev, le gouvernement et le patronat. Une grève générale à Inbev sera sans doute un élément important dans ce processus.

Mais pour mettre à genoux une multinationale comme Inbev, il faut s’organiser le plus possible, partout dans le pays.

Un des points forts aujourd’hui, c’est que le personnel et les syndicats font bloc à Inbev et qu’il y a énormément de solidarité et de soutien partout dans le pays. Il sera nécessaire que tout le monde soit impliqué et renforce la lutte.

Une grève ne signifie pas qu’on ne travaille pas, mais aussi qu’on essaie d’organiser les travailleurs et qu’on utilise le temps disponible pour étendre la lutte et pour transformer le soutien passif qui existe aujourd’hui en un soutien actif.

En organisant régulièrement des réunions du personnel aux piquets, tout le personnel peut être impliqué. Pourquoi ne pas appeler à une manifestation nationale, qui non seulement renforcerait la lutte chez Inbev, mais l’élargirait aussi, par exemple avec une marche pour l’emploi et pour la défense des droits syndicaux. De cette façon, le lien peut être fait avec d’autres entreprises en restructuration et, ensembles, on pourra mener une lutte pour nos emplois. Quand les forges de Clabecq étaient menacées de fermeture dans les années ‘90 et qu’une grève de longue durée avait commencé, les syndicats ont mobilisé 70.000 personnes pour une marche pour l’emploi, ce qui a fortement renforcé la lutte. Tous les travailleurs en grève pourraient utiliser leur temps ‘libre’ pour mobiliser, pour tirer d’autres entreprises ou distribuer des tracts à la population, et ainsi lancer un appel à venir à la manif.

Nécessité d’une alternative politique

Dehaene est aujourd’hui remarquablement silencieux et refuse de donner des commentaires. Pour lui, cette restructuration est probablement une bonne chose, du fait qu’il verra augmenter la valeur de ses actions et recevra peut-être même, avec un peu de chance, un bonus supplémentaire. Pourquoi ne pas lui rendre visite et l’obliger à prendre une position ? Et c’est valable pour les autres partis politiques. Milquet dit que l’attitude d’Inbev est inacceptable, les dirigeants du SP.a viennent déclarer leur solidarité au piquet. Mais qu’est-ce qu’ils attendent pour réellement s’attaquer à AB InBev, en commençant par demander la récupération de toutes les réductions de charges ainsi que les autres subventions publiques. Pourquoi ces parlementaires ne prennent pas d’initiatives pour introduire des lois qui interdisent l’intervention d’huissiers dans les conflits sociaux? Selon nous, il ne faut plus compter sur ces partis et il est temps que que la FGTB et la CSC rompent avec eux. Pourquoi ne pas prendre l’initiative nous-même, avec tous les mouvements sociaux et les organisations de gauche pour créer une alternative, un parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs, un parti pour et par les travailleurs. Avec le Parti Socialiste de Lutte, nous essayons de soutenir chaque initiative qui va dans ce sens.

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