Grains Noirs Molenbeek : La grève arrache la réintégration des 9 ouvriers licenciés

Nous avons déjà fait part sur ce site du licenciement des trois délégués FGTB-Horval et de six autres ouvriers du traiteur Grains Noirs à Molenbeek. Le 17 mars, ils ont appris par sms et téléphone qu’ils étaient licenciés pour faute grave. Vingt et un collègues ont également reçu un premier et dernier avertissement. A partir du lendemain, 30 des 35 ouvriers se sont mis en grève. Quatre jours plus tard, la direction a retiré ses mesures à 95%. Une victoire comme il y en a eu peu ces dernières années.

Par Eric et Rachid (Bruxelles)

Grains Noirs livre des repas préparés surtout pour Delhaize et Pain Quotidien. Jusqu’il y a un an, l’entreprise faisait partie du groupe international Hain Celestial mais elle a été reprise par des consultants. Ces patrons prétendent que les ouvriers volent de la nourriture et ne respectent pas les normes d’hygiène. Les ouvriers affirment quant à eux qu’il ne s’agit que d’une excuse. Pris ensemble, les neuf ouvriers ont plus de 100 années d’ancienneté. Goûter fait partie de leur tâche et manger sur le lieu de travail est une tradition, quant au respect de l’hygiène, ils n’ont rien à apprendre.

Bien que la FGTB soit majoritaire et que la CSC n’a pas d’élu, les deux syndicats ont fait grève en front commun. La grève n’a pas manqué d’effet. Selon des rumeurs qui émaneraient des patrons, ils auraient perdu 100.000 euros le jeudi uniquement. Une première proposition de la direction de réintégrer les trois délégués à condition d’une mise à pied de deux semaines et de donner un C4 aux 6 autres ouvriers licenciés a été rejetée.

Samedi, une nouvelle proposition a été acceptée: la réintégration complète des 9 ouvriers, bien qu’avec mise à pied de deux semaines étalée sur les 10 mois à venir. Nous estimons qu’il s’agit d’une victoire à 95%, de quoi laisser un peu d’amour propre aux patrons. Il sera maintenant important de continuer à suivre la voie engagée : celle d’assemblées du personnel régulières pour arracher de meilleures conditions de travail et obtenir des relations de travail plus humaines.

Comme les élections sociales de 2016 se rapprochent, le licenciement des délégués syndicaux revient à nouveau moins cher pour les patrons ! La loi du 19 mars 1991 qui régit la protection des délégués organise un système de sanction en cas de licenciement : au fur et à mesure que les élections sociales arrivent, cela devient de plus en plus bon marché de licencier les délégués puisque le dédommagement est calculé selon l’ancienneté du travailleur et en fonction de l’approche des élections sociales. Dans de nombreuses entreprises, c’est donc d’une véritable solde aux délégués dont il est question. Organisons la riposte !

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