Diekirch : seule la lutte payera !

Après Villeroy et Boch, c’est un autre pilier économique Luxembourgeois qui risque de disparaître. Pas à cause de la «fatalité » ou d’une baisse de la consommation de bière. Simplement à cause de la soif de profit d’un patronat qui veut à la fois éponger la dette contractée suite au rachat d’Anheuser- Busch, faire mousser les dividendes et faire exploser les bonus. Une fois de plus, la crise sert de prétexte aux capitalistes pour s’engraisser un peu plus sur le dos des travailleurs.

Tract du NPA, Comité Transfrontalier Longwy. npalongwy@yahoo.fr

INBEV se porte à merveille !

En 2009, la société a réalisé 2,8 milliards de profits. Les 13 membres de la direction ont pu se verser à eux-mêmes 73 millions de dollars (salaire + bonus) au premier semestre 2009. Une augmentation de 92% en comparaison avec la première moitié de 2008!

Cela ne l’a pas empêchée d’annoncer la suppression de quelque 800 emplois à l’échelle européenne, soit 10% des effectifs.

Le calcul est pourtant simple : l’augmentation des revenus de la direction sur un seul semestre suffirait à payer les salaires de 804 travailleurs pendant toute une année, avec un salaire moyen de 2500 euros brut !

Au Luxembourg comme en Belgique Inbev veut réduire ses coûts en supprimant des centaines d’emplois, pour presser encore plus les travailleurs comme des citrons et les jeter comme des kleenex.

La direction d’Inbev refuse de rediscuter son plan de restructuration ou même de revendre ses installations. Et il apparaît de plus en plus clairement que les décisions ne se prennent pas à Bruxelles ni à Diekirch mais bien au Brésil…

Seule la lutte et le blocage concerté de toutes les unités de production peuvent répondre à une telle arrogance. Les travailleurs belges ont montré la voie en bloquant les stocks et en refusant de discuter d’un quelconque plan social. Il faut organiser au plus vite des actions communes et coordonnées entre les travailleurs Belges et Luxembourgeois pour empêcher la direction de jouer la concurrence entre les différents sites de production.

A Diekirch aussi, l’avenir passera forcément par la lutte. Car pour obliger Inbev à maintenir ou à céder ses activités, il faudra mettre la pression, avec les travailleurs Belges car le fameux modèle Luxembourgeois de la collaboration sociale condamne encore syndicats et salariés à la passivité. N’oublions pas qu’au XIXe siècle, les ouvriers des Brasseries étaient à l’origine du syndicalisme au Luxembourg, ils n’ont sans doute rien perdu de leur combattivité.

Même un rachat providentiel de la Brasserie de Diekirch par Bofferding ou de l’Etat ne constituerait aucune garantie pour le maintien des emplois à long terme : dans la logique capitaliste, toute fusion engendre des restructurations profondes.

C’est seulement lorsque le patron a mal au portefeuille qu’il accepte de discuter. A Diekirch, nous bénéficions d’un atout supplémentaire : la direction ne pourra pas jouer la carte du pourrissement ou de l’impopularité d’un combat, tant l’attachement de la population à sa brasserie est profond.


Le NPA appelle les travailleurs à faire converger leurs luttes pour renverser le rapport de force et empêcher le patronat de profiter de la crise pour licencier, délocaliser et s’attaquer aux conditions de travail. Au-delà de ces luttes, il s’agit aussi de remettre en question le mode de production capitaliste et d’imposer le contrôle démocratique exercé par les salariés, la population et les élus sur les moyens de production

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