Hier, les travailleurs d’InBev ont obtenus une victoire : la direction retire ses plans de restructuration. Avant-hier encore, elle avait essayé de garder les portes fermées pour éviter que les travailleurs puissent aller bosser. Le travail n’a jamais vraiment cessé à InBev, mais les portes étaient bloquées afin qu’aucune goutte de bière ne sorte.
Article et photos par Sven
La direction voulait mettre les travailleurs sous pression, car « celui qui ne pouvait être à l’intérieur n’allait pas être payé ». Les syndicats avaient mis en avant qu’ils ne viendraient pas à la réunion de conciliation d’hier tant que la direction ne donnerait pas la garantie que chaque travailleur serait payé pour chaque jour. Cette garantie a été donnée et, lors des négociations, une issue a finalement été trouvée. La direction retire donc tous ses plans et veut retourner autour de la table avec les syndicats à partir d’une feuille blanche, pour voir comment avancer et de quoi l’avenir de l’entreprise sera fait. Elle se plie donc complètement à toutes les revendications des syndicats.
Il est clair que la méthode d’action des syndicats à Inbev était très forte. Le blocage a fait en sorte que plus rien ne puisse être vendu par InBev, et qu’en même temps, les travailleurs ne perdent pas leurs salaires. Ce dernier point est important parce qu’il assurait que la direction ne pouvait pas attendre que les travailleurs plient parce qu’ils ne pouvaient plus payer leurs factures. En plus, la solidarité avec cette lutte était énorme. Ces derniers jours, il y avait un va-et-vient de délégations syndicales venues exprimer leur soutien. Les gens ne digèrent pas le fait qu’une entreprise qui fait autant de profit et verse des primes énormes à ses dirigeants mette des travailleurs à la rue.
Aujourd’hui, le blocage est levé et, ce soir, sera projeté le film de Michael Moore « Capitalism: A love story ». Cette projection, qui était un geste du distributeur du film, était déjà prévue à l’origine. Les travailleurs ont décidé de la maintenir car le film met bien en avant pourquoi des actions comme celle-ci sont nécessaires, pour contrer la cupidité d’une couche certes petite mais extrêmement riche dans cette société. Cela sera également une bonne conclusion des deux semaines de lutte où tous les sympathisants et, bien sûr, les travailleurs eux-mêmes pourront se retrouver. A ne pas manquer, donc !