Serrons-nous les coudes, pas la ceinture!

Ce n’est pas à nous de payer leur crise!

L’année prochaine, on s’attend à ce que 90.000 travailleurs perdent leur emploi. Ils viendront rejoindre les 36.000 qui ont déjà été jetés à la rue en 2009. On peut encore y rajouter tous ces jeunes qui débarquent sur le ‘marché de l’emploi’ et ne trouvent rien. L’avenir reste sombre et, pour les travailleurs et leurs familles, il est pavé de sacrifices. Mais ce n’est pas pour aider nos collègues que l’on devra se serrer la ceinture, mais bien pour que les mêmes salauds qui nous volent depuis déjà longtemps continuent à se remplir les poches.

Tract du PSL

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Alors qu’il n’y avait pas un cent pour les travailleurs à l’époque du mouvement pour plus de pouvoir d’achat, il n’a pas fallu longtemps avant de trouver plus de 20 milliards d’euros pour les banques! Et que dire des quelques 9 milliards d’euros de diminution de charges pour le patronat? C’est assez!

En Belgique, ce qui a permis aux travailleurs d’être moins péniblement touchés par la crise, c’est notre sécurité sociale et notre indexation des salaires. Mais ces acquis, comme bien d’autres, font face à une pression constamment plus intense pour «préserver la position concurrentielle des entreprises». Tout est fait pour nous la faire payer cette crise, alors que nous étions pourtant loin d’avoir la vie rose auparavant.

Il est maintenant question d’harmoniser les statuts des ouvriers et des employés en les nivelant vers le bas! Alors que c’est l’avidité des patrons qui nous a plongés en pleine crise, la solution que nous présentent médias, politiciens et patrons, c’est encore plus d’avidité. Pourquoi les conséquences seraient-elles différentes cette fois-ci?

BAYER

Le personnel ouvrier et employé de Bayer – FGTB et CSC – a dit NON à la logique de diminution de salaire et d’augmentation du temps de travail. Ils défendent ainsi non seulement les conditions de travail à Bayer, mais également dans tout le secteur de la chimie à Anvers. Le PSL soutient la délégation syndicale parce que, quand on accepte la logique de cette spirale à la baisse sur nos conditions de travail et de salaire, on sait où ça commence, mais pas où ça s’arrête! Il n’y a pas de fatalité derrière les annonces de restructurations, mais vaincre les plans d’une direction ne peut s’obtenir que par la lutte et la solidarité.

L’exemple du site de Bayer à Anvers est édifiant: alors que l’entreprise a réalisé pas moins de 190 millions d’euros de profits l’an dernier (soit 225.000 euros par travailleur), on veut sabrer 10% des coûts salariaux. Mais là, la délégation syndicale a dit non et résiste, malgré le rôle néfaste des médias.

Aujourd’hui, enfin, nous avons une mobilisation nationale contre la crise, sans quota par région ou secteur. En octobre, la manifestation de Charleroi avait illustré que la volonté de lutter existait à la base. Il ne faut pas en rester là!

Nous avons besoin d’un vrai plan de lutte pour l’emploi!

Nous avons besoin d’un plan de mobilisation conséquent, avec assemblées générales, séances d’informations, actions de sensibilisations et surtout des mots d’ordre clairs. Sortir de la crise n’est possible qu’en la faisant payer soit aux capitalistes, soit aux travailleurs. Nous pensons que les revendications suivantes, entre autres, sont idéales pour renforcer la position des travailleurs.

  • Harmonisation des statuts des employés et des ouvriers vers le haut, en reprenant le meilleur de chaque statut.
  • Hausse des salaires, nous avons droit à une vie décente.
  • On ne touche pas à notre sécurité sociale! Les patrons ont déjà bien reçu assez.
  • Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs: 32 de travail par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoire!
  • Nationalisation des entreprises qui menacent de licencier! Si les patrons veulent nous faire payer les conséquences de leur avidité, retirons-leur le contrôle des conditions de vie des travailleurs!
  • Pour un plan de production qui tient compte des besoins de la population et de l’environnement. Nous refusons une société où les travailleurs et l’environnement doivent être sacrifiés pour le profit!

Les syndicalistes ont besoin de leur expression politique!!!

Les partis traditionnels ne varient que sur des nuances à apporter au rythme des attaques contre les travailleurs. Entretenir des liens avec ce genre de partis constitue un gigantesque handicap pour le développement d’un mouvement de lutte. Deux jours seulement après la réunion de Tour&Taxis et la manifestation de Charleroi le 9 octobre, la direction de la FGTB a assisté au congrès du PS où Anne Demelenne a déclaré: «S’il existe encore un parti dans le gouvernement qui nous écoute et qui défende nos revendications, c’est bien le PS». Et, encore deux jours plus tard, le gouvernement a rendu public ses projets d’assainissement. En acceptant la logique du ‘moindre mal’, on ne s’oppose pas à la logique de ce système et aux causes de cette crise. Tous les partis traditionnels ont accepté la logique néolibérale et l’ont appliquée. Pourquoi les dirigeants syndicaux continuent-ils à soutenir des partis comme le PS? Ne tirent-ils aucune leçon de leur longue participation gouvernementale?

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