ACCORD INTERPROFESSIONNEL. Le calme avant la tempête?

ACCORD INTERPROFESSIONNEL

L’OFFENSIVE D’AUTOMNE sur les salaires et les conditions de travail n’est pas issue du néant. Patronat et gouvernement la préparent de longue date. Bien avant l’été déjà, les ministres SP.a Vande Lanotte et Vandenbroucke avaient déclaré que des mesures structurelles étaient nécessaires pour faire face au vieillissement de la population. Parallèlement, les différents conseils de ministres ont lancé un véritable cocktail d’attaques sur les chômeurs pendant que patrons et fraudeurs ployaient sous les cadeaux fiscaux.

Eric Byl

Pendant ce temps, c’était le calme plat sur le plan syndical. Ici et là émergeaient des actions contre les mesures antichômeurs, mais les directions syndicales ont pris garde de ne laisser à ces actions que la marge de manoeuvre pour faire baisser la pression. Les gouvernements n’ont pas cédé face au non-marchand, les syndicats de la SNCB ont laissé passer la scission de l’entreprise (en route vers la libéralisation !), et les directions syndicales de La Poste ont laissé les postiers faire grève contre l’introduction de Géoroute et de Poststation de façon désordonnée ; et donc encaisser défaite sur défaite.

La faiblesse provoque l’agression. Le patronat ne pouvait interpréter autrement la molle attitude des directions syndicales durant le printemps. De l’été à aujourd’hui, le patronat, la presse et le gouvernement ont préparé l’opinion publique à un incroyable programme de recul social. L’augmentation du temps de travail sans hausse de salaire, le gel des salaires, un triplement du nombre d’heures supplémentaires permises, un assouplissement des conditions pour recourir au travail intérimaire, une diminution des charges sociales et son remplacement par la TVA, l’abolition du principe d’ancienneté, la limitation des mesures de fin de carrière, le nivellement (vers le bas, évidemment) du statut des services publics avec le privé, etc.

Délégués et militants ont dû subir cette vague de propagande patronale pendant des mois sans réponse de leurs syndicats.

Le top des 30.000 entreprises belges, dressé par l’hebdomadaire (de droite) Trends, montre pourtant que les profits d’entreprises ont doublé en 2003 pour atteindre 27,8 milliards d’euros. Ces entreprises se sont donc mis quelques 300.000 FB en poche par personne à l’âge d’être actif (y compris, donc, les chômeurs,…)

L’attitude défaitiste des directions syndicales contraste violemment avec la volonté d’action à la base. Pendant toute l’année, grèves et manifestations de postiers, de chauffeurs de bus, du non-marchand ou du privé se sont succédées. La tentative d’imposer la semaine de 40 heures dans l’entreprise liégeoise Marichal- Ketin a été repoussée par les travailleurs et la délégation syndicale. Chez Splintex les travailleurs se battent énergiquement contre la suppression de 300 emplois. À la base on veut répondre à l’offensive patronale. Cette pression et l’agression du patronat ont finalement poussé les appareils syndicaux à une manifestation le 21 décembre. Ne permettez pas que ce soit une fin, mais le début d’une contre-offensive des travailleurs. Demandez des comptes à votre secrétaire et à vos délégués. Seule une grève générale bien préparée pourra retourner la situation.

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