Le conseil communal d’Anvers espérait sans doute pouvoir mener en silence une attaque frontale contre les services sociaux. Fin mai 2016, il a donné son feu vert à la commercialisation de ceux-ci en lançant un appel d’offre visant à laisser diverses tâches aux mains d’entreprises privées. L’accueil des sans-abri est particulièrement concerné, la société G4S essayant par tous les moyens d’en reprendre la gestion des mains des CPAS. La décision semble toutefois coincer jusqu’ici. Sous la pression des protestations ou en raison de problèmes liés au contrat ?
Ce 27 octobre, une action très dynamique a eu lieu à l’occasion d’une réunion du conseil des CPAS. Ce fut une importante étape dans le développement du mouvement contre la commercialisation du secteur du travail social. Des centaines de personnes étaient présentes, la place était d’ailleurs bien trop petite pour tous ces manifestants ! Deux grands groupes d’étudiants ont participé au rassemblement en s’y rendant en cortège à partir de l’AP Hogeschool d’Anvers Nord et de la KDG d’Anvers Sud. Les deux petites manifestations se sont ensuite rencontrées à Mechelsplein. Bien entendu, on trouvait également un grand nombre de travailleurs sociaux et de sympathisants. Des collègues avaient notamment fait le trajet à partir de Bruxelles, du Limbourg,… pour soutenir ce combat contre un dangereux précédent pour l’ensemble du secteur à l’échelle nationale. Des étudiants de Geel et de Gand avaient eux aussi fait le déplacement. A la suite d’une action dans le cadre de la journée d’action et de grèves du 7 octobre, quelques syndicalistes d’autres secteurs étaient eux aussi présents, mais de manière assez limitée.
Comme l’a expliqué la déléguée syndicale FGTB Sanne Coremans dans son discours, ce n’est encore que le début de la construction d’un mouvement de lutte et d’un rapport de force clairement orienté vers le blocage des projets du conseil communal anversois. La prochaine étape sera la journée nationale d’action et de grève du secteur non marchand du 24 novembre prochain.
Le secteur des soins de santé et l’ensemble du secteur non marchand connaissent des problèmes similaires tandis que les nouvelles attaques annoncées par le gouvernement fédéral contre les soins de santé auront de lourdes implications sur le secteur social. Ensemble, nous sommes plus forts pour résister et remporter la bataille. La grande présence des étudiants au rassemblement fut un élément très positif qui a contribué à la nature dynamique de l’action. Certains de ces étudiants ont aussi pris la parole au côté des autres orateurs du secteur.
Il faut maintenant profiter de cet élan construire le mouvement en élargissant le combat contre la commercialisation du travail social à la lutte contre toutes les politiques d’austérité.