Loi Peeters, pensions, malades de longue durée, intérims,… Halte à la casse sociale!

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Pour une mobilisation massive le 24 mai !

Le 24 mai, les trois syndicats organisent à nouveau ensemble une manifestation de masse à Bruxelles. Ils entendent ainsi protester contre les mesures prises par le gouvernement Michel lors du dernier ajustement budgétaire. Cela aura-t-il un effet? Il ne faut certainement pas en douter. Si nous dépassons une fois de plus les 100.000, le gouvernement, les patrons et les médias devront baisser d’un ton. Mais cela suffira-t-il pour balayer ces mesures antisociales? Pour ça, il en faudra plus. C’est pourquoi les syndicats ont élaboré un plan d’action qui se déroulera au moins jusqu’au 7 octobre. Son succès dépendra dans une large mesure du nombre mobilisé le 24 mai. Vous aussi, vous pouvez jouer un rôle important.

Quel est l’enjeu ?

Depuis son entrée en fonction le 7 octobre 2014, le gouvernement a relevé l’âge de la pension, a endommagé la prépension et nous devons maintenant travailler plus longtemps pour bénéficier d’une pension complète. En moyenne, les travailleurs belges figurent parmi les plus productifs au monde. Ils sont plus productifs que leurs voisins et que les Etats-Unis, et encore plus que les collègues du Japon ou de Chine, par exemple. Mais nous en payons le prix fort : épuisements professionnels, dépressions, maladies cardiaques, etc. Le rythme de travail est difficile à soutenir sur le long terme. Les mesures du gouvernement conduisent tout droit à une forte augmentation du nombre de malades de longue durée. Un travailleur de plus de 55 ans sur huit et un quart des plus de 60 ans sont déjà concernés. Mais le gouvernement veut les «activer» et les sanctionner si nécessaire.

Les chômeurs et les invalides sont pourchassés dans le but de leur faire accepter n’importe quel emploi. Auparavant, le recours au travail intérimaire était réglementé, mais cela pourra maintenant se faire sans raison et de manière illimitée. Les travailleurs à temps partiel qui connaissent des horaires variables devaient légalement jusqu’ici connaître leurs horaires 5 jours à l’avance. Un jour serait suffisant pour le gouvernement. Notre temps de travail est annualisé : la «loi Peeters» veut que les semaines de 45 heures sans le moindre sursalaire deviennent la nouvelle norme. Dans les périodes plus calmes, le patron pourra tout simplement nous renvoyer à la maison. Ceux qui travaillent dans la construction ou dans l’Horeca pourront oublier de prendre une journée de pause par beau temps.

Nous payons trop d’impôts?

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Manifestation du front commun syndical le 6 novembre 2014. Environ 150.000 personnes étaient dans les rues de Bruxelles.

Le gouvernement prétend augmenter notre pouvoir d’achat net, mais il est déjà sous pression avec toutes sortes de taxes. Il sape la sécurité sociale. Le saut d’index va aussi nous faire perdre entre 25.000 et 40.000 euros sur toute notre carrière, dépendant de nos revenus. Quant à notre épargne, sa valeur diminue en raison des bas taux d’intérêt bas et de l’inflation élevée. Seuls ceux qui sont suffisamment fortunés pour faire appel à «l’optimisation fiscale» ou à la fraude fiscale pure et simple sont protégés par le gouvernement. Le résultat, c’est qu’il y a toujours plus de pauvres et qu’un certain nombre de super-riches le deviennent encore plus.

Comme les entreprises et les particuliers fortunés contribuent à peine aux impôts, c’est aux travailleurs ordinaires et aux allocataires de payer. Sauf que ça ne suffit pas. Pour maintenir le budget en équilibre, on réduit alors encore plus les dépenses pour les fonctionnaires ainsi que les investissements nécessaires dans l’infrastructure. Voilà pourquoi l’état de nos routes empire, pourquoi des lignes de chemin de fer disparaissent, pourquoi le matériel est obsolète, pourquoi les infrastructures des prisons et des écoles se dégradent, pourquoi les tunnels croulent, etc.

Pourquoi autant de grèves ?

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7 octobre 2015. Plus de 100.000 personnes étaient présentes.

Tant dans le privé que le public, de moins en moins de travailleurs doivent supporter une charge de travail croissante. Cela peut encore marcher un certain temps, mais si le manque de personnel traîne des années, c’est au détriment de la qualité et de la prestation du service. L’usager, le patient ou le client est contrarié tandis que le personnel restant s’exaspère et souffre de problèmes de santé divers. C’est ça qui explique les nombreuses grèves. Rien à voir avec le maintien de «privilèges» ou l’envie d’importuner les usagers.

Le problème des prisons, au niveau de l’infrastructure et de la pénurie de personnel, a traîné pendant des années. C’est d’ailleurs surprenant que l’éruption de colère ne survienne que maintenant. Et quand les gardiens se mettent en grève, le gouvernement leur envoie l’armée avec la « mission humanitaire » de briser la grève. Le fait que les prisonniers ont eu à faire leurs besoins dans un seau en présence d’autres prisonniers dans des cellules surpeuplées des années durant était pourtant déjà largement connu. Ce qui vaut pour les prisons est une réalité malheureusement subie par de nombreux autres secteurs. Nous ne devons pas être surpris si de graves conflits se développent les mois à venir.

Cette politique fonctionne-t-elle ?

Selon le gouvernement Michel, tout cela est nécessaire pour corriger l’action des gouvernements précédents. Sa politique n’en est pourtant pas l’opposé. C’est très exactement la poursuite, plus dure, de la politique austéritaire de ses prédécesseurs. Mais la croissance de l’économie belge est tombée d’une position de premier plan à la queue de l’Europe. Le déficit budgétaire est à nouveau dans la zone de danger européenne. La dette publique est en augmentation malgré les taux d’intérêt plus bas. Avec la Finlande, notre pays est le seul en Europe à voir baisser son taux d’emploi. Et si demain les prix du pétrole augmentent à nouveau? Que faire si la Banque centrale européenne ajuste sa politique de création monétaire et de bas taux d’intérêt ? Que faire si l’économie chinoise glisse vraiment dans la récession? Que faire si David Cameron perd le référendum sur le Brexit? Chez qui pensez-vous que le gouvernement ira encore frapper ?

Quel rôle pouvez-vous jouer ?

Pensez-vous que nous ne comptons pas sur votre présence le 24 mai? La force d’une action collective est celle de tous les individus qui y participent ensemble. Si nous sommes peu nombreux, le gouvernement se sentira encouragé à continuer. Dans le cas contraire, cela en stimulera d’autres à être également présents la prochaine fois. Accrochez une affiche à votre fenêtre, venez vous-même, parlez-en à vos collègues et à vos proches sur base de ce tract. Vous serez étonnés de l’effet que cela aura si nous disposons d’une présence massive le 24 mai. Cela mettra les syndicats sous pression pour continuer, cela atténuera le ton du gouvernement, la presse devra faire entendre un autre son de cloche et cela tempérera l’avidité des patrons.

Une alternative est-elle possible ?

Il est vrai que tous les hommes politiques connus sont, à des degrés divers, comme cul et chemise avec les patrons et les plus fortunés. Cela conduit certains à avoir envie d’envoyer tout le monde bouler, d’autres à soutenir le «moindre mal». Les dirigeants syndicaux ont jusqu’à présent adopté une attitude qui nous a fait rater une belle occasion de mettre un terme au gouvernement Michel et à sa politique de casse sociale en décembre 2014. Nous pouvons le déplorer et rester à la maison ou alors faire ce qu’il faut : participer et pousser le débat sur ce sujet.

Ailleurs en Europe, de nouvelles formations de gauche comme la coalition espagnole Podemos-Izquierda Unida défient les partis traditionnels. Depuis que Jeremy Corbyn s’est retrouvé président du parti travailliste, une guerre civile s’y déroule entre la droite blairiste et la gauche corbyniste. La campagne de Bernie Sanders aux États-Unis illustre le potentiel pour un parti qui rompt totalement avec les politiques de Wall Street. Une rupture des syndicats belges avec leurs «partenaires» traditionnels pour prendre une initiative audacieuse ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale pourrait générer un enthousiasme débordant et, dans un délai de quelques mois, redessiner le paysage politique du pays. Le PSL y contribuera et continuera à lutter pour mettre fin à ce système obsolète de la propriété privée et du profit afin de promouvoir un socialisme démocratique et moderne où les connaissances et les ressources disponibles bénéficieraient à tous.

  • 24 mai : manifestation en front commun syndical
  • 31 mai : manifestation des services publics en front commun
  • 25 mai – 17 juin : actions à thème
  • 20 – 24 juin : sensibilisation dans les entreprises
  • 24 juin : grève générale de la FGTB (avec le soutien probable de centrales de la CSC)
  • 29 septembre : manifestation en front commun
  • 7 octobre : Grève générale en front commun

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