Activistes du climat et cheminot.e.s : même combat! Sauvons le climat!

Des investissements massifs dans les transports publics !

L’an dernier, le RMT (le plus grand syndicat des transports au Royaume-Uni) s’est mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail, des salaires plus élevés et la sécurité d’emploi. Des militant.e.s pour le climat comme Just Stop Oil et Extinction Rebellion se sont joints aux piquets de grève. Cette année, les militant.e.s allemand.e.s ont fait de même. Les syndicats des transports se sont mis en grève et ont soutenu la marche pour le climat du 3 mars. Ils ont obtenu des hausses de salaire ainsi que le “Deutschland ticket”, un billet mensuel moins cher (49 euros) qui permet de voyager dans tout le pays.

Par Koerian (Gand), article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

Le trafic tue

Activistes du climat et cheminot.e.s en grève : une combinaison logique. 25% des émissions de gaz à effet de serre en Europe proviennent des transports, dont 72% du transport routier. En outre, les routes, les voitures et les camions changent radicalement notre vie. Ils sont à l’origine de particules fines, responsables entre autres de cancers, de maladies pulmonaires, d’asthme et de maladies
cardiovasculaires.

On a dénombré 540 décès dus à la circulation en 2022. La circulation est la plus grande forme de pollution sonore et pèse sur notre santé mentale de manière quotidienne et continue. En outre, les infrastructures de circulation dominent notre espace public et prennent de l’espace qui pourrait être consacré aux parcs, aux places et à un environnement plus humain.

Les transports publics sont mis en pièces

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et créer un cadre de vie plus attrayant pour toutes et tous, il faut des transports publics plus nombreux, plus performants et moins chers. Or, depuis des décennies, les transports publics sont réduits à peau de chagrin. Les gouvernements précédents ont découpé la SNCB en plusieurs morceaux (Infrabel, SNCB et HR-Rail) pour faciliter la privatisation du transport.

Pour faire accepter que la SNCB ne fonctionne pas (et pour libérer de l’espace pour des cadeaux aux grandes entreprises), des gares ont été supprimées, les conditions de travail ont été attaquées et des emplois ont été supprimés. Les services se sont
dégradés, le personnel peut à peine prendre des vacances ou des jours de compensation… Les 1,75 milliard d’argent frais reçus par Infrabel entre ’23 et ‘32 sont une goutte d’eau dans un océan d’économies. Dans le même temps, De Lijn supprime un sixième de ses arrêts à partir de janvier.

Voiture=bénéfice

Pour la bourgeoisie, c’est simple : les voitures et camions sont rentables, les bus et les trains ne le sont pas. En partie grâce à l’électrification du parc automobile, l’industrie peut doubler ses profits. Comme d’autres gouvernements, la Vivaldi, ECOLO et Groen y compris, ne jurent que par “les lois du marché”. Il s’agit de supprimer ce qui n’est pas rentable pour les actionnaires du BEL 20 (éducation, soins de santé, transports publics).

Des mesures comme les zones à faibles émissions peuvent sembler vertes, mais elles punissent les personnes qui conduisent la même voiture depuis des années et qui n’ont pas les moyens de s’acheter un nouveau véhicule. Ceux qui en ont les moyens seront accueillis à bras ouverts par les constructeurs automobiles. Dans le cadre du capitalisme, les décideurs politiques au pouvoir défendront toujours les profits des grandes entreprises.

Une solution simple

La solution, elle aussi, est simple. Si nous voulons que les gens laissent leur voiture à la maison, si nous voulons que nos quartiers soient moins bruyants et plus verts, si nous voulons réduire les émissions, nous avons besoin d’une alternative réaliste à la voiture. Une telle alternative implique en premier lieu des investissements significatifs dans les transports publics. Plus de bus, de trams et de trains, plus de personnel dans les gares, un réseau nocturne étendu… Deuxièmement, il faut miser sur des systèmes de vélo et de covoiturage bon marché, publics et efficaces pour combler les lacunes.

La solidarité

C’est précisément là que les syndicalistes et les écologistes se retrouvent. Un transport ferroviaire de qualité signifie aussi plus de personnel et un équipement correct, des guichets au lieu de distributeurs automatiques et suffisamment de congés et de jours de compensation pour que le personnel ferroviaire puisse accomplir ses tâches en toute sérénité et sans stress.

L’Allemagne et la Grande-Bretagne ont fourni des exemples importants de ce à quoi peut ressembler une lutte commune pour l’investissement. Pour remporter de grandes victoires, le mouvement pour le climat devra soutenir systématiquement toute action syndicale dans le secteur et vice versa.

Une délégation du personnel des transports publics lors de la manifestation pour le climat du 3 décembre pourrait ouvrir la voie à un mouve-
ment de longue durée. Les militant.e.s climat qui participeront aux piquets de grève des 6 et 7 décembre pourront renforcer la solidarité.

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