A la fin octobre, six employés des ressources humaines des CHU Brugmann et Saint-Pierre, à Bruxelles, ont été licenciés. Des licenciements opérés à la chaîne, sans audition préalable des intéressés et sans leur permettre de préparer leur défense. Depuis lors, des actions syndicales se sont tenus chaque semaine. Nous avons pu discuter avec Laouaji Karima, déléguée permanente CGSP section Brugmann.
“Cette vague de 6 licenciements a eu lieu la même semaine, 5 durant la même journée, le 20 octobre. Les travailleurs ont été convoqués la veille à 19h, sans en connaître la raison. Ils sont arrivés dans le bureau du directeur des ressources humaines, où on leur licenciement leur a été signifié, sans les auditionner, sans leur permettre de se défendre et sans pouvoir vérifier si ce qui était mis dans leur dossier était correct.
“On ne leur a laissé que leurs yeux pour pleurer, sans respecter leur droit de préparer leur défense, leur droit d’être assisté par une personne de leur choix, en l’occurrence par un ou une délégué.e. Nous avons un processus de sanctions, on ne va normalement pas passer de rien au licenciement du jour au lendemain. Au sein du règlement de travail, c’est la sanction la plus importante. Tout ça a été bâclé et on ne leur a permis finalement qu’une seule possibilité : aller en recours.
“Nous avons organisé la défense de ces 6 dossiers au niveau de la CGSP, avec avocats, en commençant par contester la forme, puis le fond. Les premières décisions sont tombées cette semaine (entretien réalisé le 17 novembre, NDLR). J’ai été informée du maintien du licenciement d’une personne ; la deuxième personne a été réintégrée. La direction a expliqué avoir changé d’avis, mais sans présenter d’excuses. La personne doit retourner travailler comme si de rien n’était. Autant vous dire que le traumatisme est quand même majeur, que la rupture de confiance est consommée. Mais les gens n’ont pas nécessairement d’autre choix que de dire “Je vais retourner travailler”, à quelques rares exceptions, personne ne peut se retrouver sans salaire du jour au lendemain.
“Ces licenciements ont eu lieu 10 jours après une assemblée générale des travailleurs des ressources humaines. Donc le signal fort transmis aux travailleurs est le suivant: “Si vous faites une assemblée générale, on vous casse !”. C’est abject. C’est mettre la trouille au ventre de tous les travailleurs pour les empêcher de faire respecter leurs droits fondamentaux.
On mène la lutte depuis 3 semaines déjà et, dans cette lutte, on inclut une action d’arrêt de travail tous les jeudis. A travers nos actions, on dénonce ce qui se passe dans l’institution et on crie surtout haut et fort qu’on organise la défense des travailleurs et qu’on sera toujours là pour mener la lutte et en finir avec de telles bavures.”