La haine de l’extrême droite perce à travers ses mensonges
Le dimanche 24 septembre, le Vlaams Belang a organisé un congrès socio-économique à Affligem, dans la continuité du virage très tortueux vers un « profil social ». Heureusement qu’une mobilisation antifasciste a eu lieu. À l’initiative de trois militants syndicaux, 70 antifascistes se sont rassemblés à Alost devant la statue du prêtre Daens, figure historique du mouvement ouvrier en Belgique, pour ensuite dénoncer les mensonges du VB par une manifestation.
La détresse abusée
Jouer sur la détresse sociale pour semer la discorde et inciter à la haine, c’est facile aujourd’hui. Les problèmes sont là, ils sont partout, de la crèche des tout-petits aux ainés et leurs maigres pensions. Le VB essaye de se faire passer pour un parti « social » pour exploiter le malaise social. Mensonge !
De mensonges, ce congrès socio-économique en était plein. À la présidence de l’événement, Lode Vereeck a parlé de l’échec du modèle économique de ces dernières années, qu’il appelle « mondialisme » pour ne pas parler de néolibéralisme. Il y a moins de 20 ans, le VB lui-même était un fervent partisan du néolibéralisme. Aujourd’hui, il se dit favorable au « modèle social rhénan », le modèle d’après-guerre avec une forte sécurité sociale. Le VB « oublie » opportunément de préciser que c’est la force du mouvement ouvrier organisé qui a imposé cette sécurité sociale. Ce n’est pas un hasard, le VB voue une haine tenace aux organisations syndicales.
Lode Vereeck est par ailleurs un libéral plutôt bleu foncé, ancien élu du VLD (équivalent du MR) et de la Lijst Dedecker (droite populiste). Il a travaillé comme assistant parlementaire pour le Vlaams Belang après avoir été licencié pour harcèlement sexuel. On trouvait aussi à la tribune le député Tom Vandendriessche, qui, à la fin des années 1990, fut l’artisan de la mainmise du VB sur le cercle étudiant gantois catholique conservateur KVHV. Il ne faisait pas mystère de son approche élitiste : habillé en costume et champagne à la main, il appelait à l’augmentation des frais d’inscription. Wouter Vermeersch, lui aussi un ancien de la Lijst Dedecker, a également pris la parole. On avait déroulée le tapis rouge à l’hypocrisie. Au niveau des propositions concrètes, il ne s’agissait que de nouvelles réductions des cotisations à la sécurité sociale et d’autres cadeaux fiscaux au patronat. Quelle surprise…
Où aller chercher l’argent ? Le VB n’a pas changé de registre : chez « les Wallons » et « les réfugiés ». Le VB a des boucs émissaires préférés. Il ne dit évidemment pas un mot sur les richesses accumulées au sommet de la société. Hier comme aujourd’hui, l’extrême droite défend les intérêts des ultra-riches.
La manifestation antifasciste
L’hypocrisie du VB a été dénoncée par les antifascistes, qui avaient mobilisé contre le « Vals Belang » (Faux intérêts). L’initiateur de l’événement était Frederik De Groeve, un délégué FGTB alostois. Il a rappelé sous la statue du prêtre Daens quelques-unes des revendications centrales du combat antifasciste : le maintien de l’indexation des salaires et allocations sociales, l’augmentation du salaire minimum à 17 euros de l’heure, la défense des libertés syndicales, un impôt sur la fortune pour faire payer les milliardaires. Il a souligné l’exemple d’un enseignant qui a manifesté avec ses collègues après que le plafond d’une salle de classe se soit effondré, heureusement pendant la récréation. Les manifestants ont ensuite scanné l’événement « Des investissements dans l’enseignement, pas dans la haine ». Katrien Neyt, de la FGTB Flandre-Orientale, et Tina De Greef, secrétaire de la CSC, ont également pris la parole. Une courte réunion a suivi à la Maison du Peuple d’Alost, où l’historien Vincent Scheltiens a souligné que l’extrême droite s’est toujours opposée au mouvement ouvrier. Angeline Van Den Rijse, de la Centrale générale de la FGTB Flandre Orientale, et Bart Van der Biest, délégué syndical dans les soins, ont également pris la parole.
La seule solution du VB, c’est de monter les gens les uns contre les autres de sorte que personne ne s’occupe des vrais responsables de la crise sociale. Il est particulièrement important de lier au combat antifasciste des revendications qui répondent aux problèmes sociaux. Rejoignez notre campagne antifasciste !