Changement de nom au SP.a : d’un parti à une marque électorale

Avec le changement de nom du SP.a en « Vooruit » (en avant), le président du parti Conner Rousseau franchit les dernières étapes d’un processus à l’œuvre depuis un certain temps : le passage d’un parti à une marque électorale. La référence au socialisme disparaît du nom pour se retrouver en simple sous-titre (de socialistische beweging / le mouvement socialiste), à la manière des slogans de marque. Il ne s’agit de rien d’autre qu’une manœuvre électorale visant à ne pas totalement balancer à la poubelle à la fois la référence historique ainsi que le lien avec la mutuelle et le syndicat. Le terme de « mouvement » n’a rien à voir non plus avec ce que les militantes et militants, les jeunes et les travailleuses et travailleurs entendent par un mouvement combatif et démocratique. Il s’agit d’un terme à consonance progressiste adopté pour définitivement abandonner le concept d’un parti d’affiliés, avec des structures démocratiques et des décisions prises démocratiquement.

Nous avons demandé leur réaction à deux membres du PSL/LSP qui étaient auparavant membres du SP ainsi qu’au porte-parole du PSL/LSP, Bart Vandersteene :

« Pour le SP.a, le socialisme n’a longtemps été qu’une référence au passé. En ce sens, ce changement de nom est une conclusion logique. Le SP.a avait déjà depuis longtemps embrassé le libre marché : il s’est retrouvé aux commandes des (contre)réformes de nos retraites, des diminutions du budget de l’enseignement, de la privatisation des services publics,… Bref, il a contribué à démanteler ce que le mouvement ouvrier avait construit. Le « clin d’œil » au passé et à la coopérative ouvrière Vooruit est donc un clin d’œil d’adieu. »

Jo Coulier (ancien membre du Bureau national des jeunesses socialistes du SP et de diverses structure de la direction du SP à Gand, aujourd’hui militant de la CGSP Enseignement en Flandre, l’ACOD-Onderwijs)

« Dans ce qui était autrefois un parti ouvriers, les carrières ont depuis longtemps pris le pas sur l’idéologie et encore plus sur la lutte de terrain. Ils ont non seulement chassé leur base en la laissant orpheline, mais ils ont également perdu toute pertinence auprès des jeunes et des travailleurs en quête d’inspiration et d’idées pour s’organiser aujourd’hui et lutter en faveur d’un autre avenir que celui que réserve le capitalisme. Ce parti ne représentera aucun progrès pour la classe ouvrière. »

Eric Byl (ancien membre du bureau national des jeunesses socialiste du SP et ancien secrétaire politique du SP à Grammont, il travaille actuellement pour Alternative Socialiste Internationale, l’organisation internationale dont le PSL/LSP est la section belge)

Bart Vandersteene, porte-parole du PSL/LSP, ajoute :

« Au moment où le capitalisme nous plonge dans une nouvelle crise profonde et où des personnalités telles que Bernie Sanders, Alexandria Occasio Cortez et Kshama Sawant expriment le regain d’intérêt pour le socialisme, Conner Rousseau en éloigne encore plus le parti. Le socialisme vaut bien plus qu’un clin d’œil ou un calcul électoral. Il s’agit du changement de société nécessaire pour lequel nous devons nous battre afin de mettre un terme aux horreurs du capitalisme. L’ambition du PSL/LSP est de donner au socialisme un contenu combatif avec lequel les jeunes et les travailleurs peuvent s’armer pour renverser le capitalisme. »

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