#JusticeForAkram Une action contre les violences policières réprimée à Anvers

Dimanche dernier, la mort d’Akram, un homme d’origine algérienne, a fait sensation. Les images de son arrestation par la police anversoise ont été largement diffusées sur les médias sociaux. L’homme a été traité durement, est tombé malade et est mort par la suite. L’approche répressive de la police a été considérée par beaucoup comme un exemple de violence policière. Les autorités ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour attribuer l’incident à la prétendue consommation de drogue de l’homme décédé. Une enquête totalement indépendante, sous contrôle des travailleurs et de la jeunesse, est nécessaire pour y voir clair.

Il est apparu clairement aujourd’hui que la police d’Anvers ne permettra pas qu’une telle enquête se déroule. Des jeunes avaient appelé à une action de protestation pacifique contre les violences policières. Ils voulaient se réunir devant un poste de police, mais tout y était hermétiquement bloqué avec des chevaux de frise. Des dizaines de camionnettes de la police et un canon à eau complétaient le dispositif. Il était vivement conseillé aux jeunes de ne pas manifester pour éviter d’être arrêtés. En d’autres termes, il leur était interdit de protester contre les violences policières. Ceux qui ont tout de même décidé de protester sont devenus eux-mêmes victimes de la répression policière.

Un groupe de jeunes s’est rassemblé et a crié des slogans tels que « No justice, No peace ». La police est intervenue avec de grands moyens pour emprisonner les jeunes. Les passants qui s’approchaient du groupe et qui se trouvaient être des jeunes de couleur ont rapidement été considérés comme des « manifestants » par la police. Mais un homme blanc de quarante ans, comme l’auteur de ce rapport, pouvait aisément sortir de l’encerclement policier.

Il est remarquable que même les protestations contre les violences policières soient traitées de cette manière. Rendre cette action impossible manu militari est une violation du droit démocratique de manifester. Les autorités se cachent derrière l’excuse qu’elles n’ont autorisé l’action et invoquent également les mesures liées à l’épidémie.

En ce qui concerne l’action, nous avons constaté que les jeunes étaient particulièrement sensibles à des questions telles que la distanciation sociale. Lorsque les prises de parole ont commencé, il a été immédiatement demandé de garder ses distances les uns par rapport aux autres. Les discours ont été interrompus par l’intervention policière. Mais alors qu’ils étaient arrêtés, les jeunes étaient poussés les uns contre les autres, sans aucune possibilité de respecter les règles de distanciation sociale. Cela démontre toute l’hypocrisie de l’argument selon lequel les actions et manifestations sont interdites pour cause de coronavirus. L’action de protestation elle-même était sans danger, la répression policière ne l’était par contre pas du tout.

Cette scandaleuse démonstration de force jette de l’huile sur le feu. Elle renforce l’image d’une police anversoise qui utilise une violence insensée et exagérée, tout particulièrement envers les jeunes issus de l’immigration. Ce n’est pas neuf. Une étude sur l’attitude des jeunes à l’égard de la police anversoise au début de l’année – avant même les mobilisations Black Lives Matter – a indiqué que 7% des jeunes blancs avaient déjà été soumis à un contrôle d’identité, alors que chez les jeunes issus de l’immigration, ce chiffre était de 14%. Les contrôles au faciès sont un fait. La police n’éteindra pas la colère par la répression. Bien au contraire.

Un nouveau rendez-vous doit prendre place pour manifester, envers lequel il faudra largement mobiliser tout en défendant des revendications contre la violence policière et contre le système qui conduit au racisme et à la violence policière. Le succès du mouvement Black Lives Matter démontre le potentiel pour une telle mobilisation à Anvers. Aux États-Unis, les manifestants ont crié : « C’est tout le système est coupable ». Il n’en va pas différemment ici. De nouvelles actions sont nécessaires ! #JusticeForAkram

Les manifestants eux-mêmes ont pris en compte les règles de la distance sociale.
Le passage est fermé aux manifestants.
Après l’encerclement des manifestants, aucune distanciation sociale n’était possible.
La police protège son quartier général.

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