Conflits d’intérêts et dissimilation : la N-VA roule pour l’industrie de l’armement

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement fédéral évite comme la peste le débat public sur les questions importantes. Et c’est un euphémisme. Il est hallucinant que 15 milliards d’euros soient mis à disposition pour l’achat d’avions F-35 capables de transporter et larguer des bombes nucléaires, et ce, en pleine période d’économies budgétaires.

Par Sander (Dendermonde)

Pour une fois, le SP.a a joué un réel rôle d’opposition lorsque les rapports de Lockheed Martin, le fabricant des F16, sont arrivés entre leurs mains. Ceux-ci démontrent que les avions de combat actuels pourraient facilement durer plus longtemps. Quand il s’agit des pensions ou d’investir dans les soins de santé ou l’enseignement, les caisses sont vides. Mais il serait impossible de remettre en question les milliards investis dans l’armement ?! Quels intérêts servent ce gouvernement et le sommet de l’armée ? Pas les nôtres !

Ce scandale démontre que le gouvernement a fait un pas de côté en matière de démocratie et qu’il s’y tient. Aucun débat public n’a eu lieu quant à l’utilité d’investir ainsi des milliards d’euros. Cela n’a du reste jamais été l’intention. Ce gouvernement devait et allait investir dans de nouvelles armes de guerre afin de convaincre ‘‘la communauté internationale’’ (lire: les intérêts impérialistes des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne) qu’il peut et veut se joindre à l’expansion et, si nécessaire, à la défense des sphères d’influence et de profits occidentales à travers le monde. Et tant mieux pour le secteur de l’armement. Après avoir démissionné en raison de contacts officieux entretenus avec Lockheed-Martin, l’ancien chef de cabinet adjoint du ministre de la Défense Vandeput (N-VA) travaille désormais comme consultant pour cette même entreprise. Vous la sentez aussi, cette odeur de conflits d’intérêts ? La N-VA a beau parler de ‘‘changement’’ à tort et à travers, elle est, en fait, plongée jusqu’au cou dans le même genre de bourbier puant.

La N-VA n’a ménagé aucun effort pour mettre son ministre hors d’atteinte. Une session parlementaire sur le dossier a été reportée de deux semaines, des audits internes (commandés par l’armée elle-même) ont été ordonnés pour influencer l’opinion publique et enfin, les militaires convaincus de la prolongation de la durée de vie des F16 actuels ont été suspendus. Lorsque, finalement, quelque chose devait être rendu public, les députés ont eu le droit d’examiner les audits internes et externes, mais sans pouvoir prendre des photos ou des notes et encore moins faire des copies. Vous la sentez aussi, cette odeur de dissimulation ?

Si la N-VA parvient à s’en sortir, elle devra remercier l’opposition. PS et SP.a ont aussi derrière eux une longue histoire de fraude et de conflits d’intérêts dans ce domaine : il suffit de penser au dossier des hélicoptères Agusta au début des années ‘90.

Au Parlement, les critiques correctement formulées contre Vandeput ne sont pas couplées à la construction d’un puissant mouvement anti-guerre dans la rue, Theo Francken, N-VA lui aussi, ne veut voir aucun réfugié dans notre pays, mais son parti fait pourtant tout son possible pour investir dans l’industrie de l’armement et dans des conflits dans lesquels la population n’a pas d’autre issue que la fuite. Les seuls gagnants sont l’industrie de l’armement et leurs marionnettes politiques.

Il nous faut construire un rapport de forces capable de défendre les intérêts des travailleurs et des jeunes et qui, par conséquent, est également responsable devant ceux-ci. Tant que l’économie restera entre les mains d’une élite richissime, les intérêts de la majorité de la population passeront toujours au second plan. Nous avons besoin d’un large mouvement des travailleurs et de la jeunesse contre la guerre et pour une autre société, une société socialiste démocratique.

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