Catastrophes naturelles, désastre capitaliste

Inondations au Pakistan et en Chine, tremblement de terre en Haïti et au Chili, canicule et feux de forêts en Russie et en Australie,… L’année 2010 aura été fortement marquée par les catastrophes naturelles, des cataclysmes qui ont causé au total 295.000 morts et 130 milliards de dollars de dégâts. Avec les inondations commencées en décembre en Australie et, de façon plus restreinte, en Belgique, l’année 2011 a bien commencé… Au Brésil, des pluies diluviennes ont provoqué la mort d’au moins 600 personnes et 14.000 sans-abri.

Par Nicolas Croes

"Socialisme 2011"

Lors du week-end de discussions "Socialisme 2011", qui commence demain, une commission aura pour thème : "Changements climatiques, désastres naturels et socialisme". Elle se déroulera ce samedi 12 mars, de 15h30 à 18h00.

Selon le réassureur allemand ‘‘Munich Re’’, l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles liées au changement climatique (ouragans, inondations, sécheresses,…) ‘‘a été multiplié par trois depuis le début des années 1980’’ au niveau mondial. Quant à leur coût, il augmente de 11% en moyenne chaque année. ‘‘Le changement climatique représente déjà probablement une part importante des dommages’’ et est destiné à accroître son impact, selon Torsten Jeworrek, membre du directoire du réassureur allemand.

Des catastrophes amplifiées

Nous avons déjà dénoncé à de très nombreuses reprises la responsabilité de l’économie et du système de production capitalistes dans la pollution de façon globale et dans les causes du changement climatique en particulier. Mais le capitalisme ne fait pas de ravages qu’à ce niveau. La presse belge a ainsi consacré plusieurs sujets au manque d’investissement dans l’entretien des rivières, ou encore à l’octroi trop facile de permis de bâtir dans les zones à risques. Cette logique, qui cause déjà de grands dégâts dans les pays capitalistes développés (on se souvient du scandale du manque d’entretien des digues de la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis, révélé après les dégâts de l’ouragan Katrina), est à la base de véritables catastrophes ailleurs dans le monde.

Au sous-investissement et aux habitations construites sur des zones à risques vient en plus s’ajouter la pauvreté ; il est évident que les bidonvilles et les immeubles délabrés ont moins résisté aux secousses que les villas cossues des quartiers riches de Haïti. Mais ce sont vers ces quartiers que se sont dirigés en premier lieu les secours, comme le racontaient les journalistes du Washington Post. Le 1% le plus riche du pays – qui, dans le cas d’Haïti, possède 50% des richesses – a bénéficié en priorité de l’aide internationale, dans des quartiers sous la garde de milices privées.

Quant à ‘‘l’aide internationale’’, elle est assortie de politique néolibérale. Le prêt accordé par le Fonds Monétaire International (100 millions de dollars) a ainsi été notamment conditionné à l’interdiction de toute augmentation salariale pour les fonctionnaires… Plus d’investissements publics dans l’infrastructure, de bons logements pour tous, une gestion démocratique des secours en cas de catastrophe,… tout cela nécessite d’en finir avec la société capitaliste, et ce besoin se fera plus pressant d’année en année.

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