Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

Nationalisons les géants du gaz et du pétrole

Une catastrophe environnementale menace la côte des Etats-Unis qui entoure le Golfe du Mexique, à la suite de l’explosion et de la submersion d’une plateforme pétrolière de la compagnie Deepwater Horizon (louée par BP), le 20 avril.

The Socialist, journal du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles), 5 mai 2010

Tandis que près d’un million de litres de pétrole s’échappent chaque jour du puits détruit, et sans perspective immédiate de pouvoir boucher les trois fuites majeures, les effets environnementaux et économiques dans la région vont être graves et durables sur le long terme. Les bassins à crevettes et les marécages côtiers fragiles seront ruinés pour des années si une importante quantité de pétrole parvient sur la côte.

Dans l’Etat de Louisiane (où est ancrée la deuxième plus grande flotte de pêche américaine, avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliards de dollars par an), un habitant sur cinq vit déjà sous le seuil de pauvreté. Ce nombre ne peut que s’accroître au fur et mesure que le désastre se développe.

Le Président américain Barack Obama est déterminé à ne pas être perçu comme en train de roupiller pendant cette crise, contrairement à son prédécesseur George Bush lorsque l’ouragan Katrina a dévasté la région en 2005.

A la grande déception de ses partisans environnementalistes, Obama avait récemment annoncé la vente aux enchères pour les grandes multinationales pétrolières des permis d’exploitation des gisements pétroliers de l’espace maritime américain atlantique. Il a maintenant mis en suspens son annonce précédente, et à la place, son administration est tombée sur le géant pétrolier BP – une cible relativement facile, étant donné que cette compagnie n’est pas basée aux Etats-Unis, et étant donné son passé affreux tant sur le plan environnemental que sur celui de la sécurité.

Obama a accusé BP de n’entreprendre que des mesures de nettoyage de la fuite pendant les quatre jours qui ont suivi la submersion de la plate-forme à cause de l’explosion. Malheureusement pour les riches propriétaires de BP, la catastrophe du Golfe du Mexique coïncide avec le versement en dividendes de l’immense somme de 3,6 milliards de livres de profit accompli pendant le premier trimestre de cette année – surtout à cause d’une hausse rapide du prix de l’essence.

La catastrophe du Golfe du Mexique est en train d’être comparée à celle d’Exxon Valdez en Alaska en 1989, lorsque plus de 40 millions de litres de pétrole brut se sont échappés d’un super-pétrolier échoué.

Les gens demandent des réponses de la part de BP et des autorités américaines, quant à savoir pourquoi les mécanismes de sécurité de la plateforme n’ont pas fonctionné.

Mais le fait d’éviter de tels désastres (et pas simplement BP qui paye la facture du nettoyage, sous-estimée à hauteur de 1 milliards de dollars) ne pourra se faire que s’il y a un contrôle sur la production. Ceci requiert la mise en propriété publique de l’industrie pétrolière, ce que les gouvernements capitalistes occidentaux qui apprécient leurs relations fraternelles avec les multinationales du pétrole se refusent à faire.

Toutefois, dans les pays producteurs de gaz et d’électricité tels que la Bolivie et le Venezuela, les gouvernements de gauche élus ont en partie nationalisé leurs industries gazière et pétrolière. Ces mesures populistes ont infligé un coup énorme aux intérêts de l’impérialisme occidental en Amérique latine.

Un gouvernement socialiste qui nationaliserait complètement ses industries d’hydrocarbures sous le contrôle et la gestion des travailleurs – dans le cadre d’un plan global de production économique – non seulement permettrait une production d’énergie en toute sécurité, mais plus encore, tenterait de rompre avec la dépendance par rapport aux carburants fossiles, pour aller vers des sources d’énergie renouvelables.

La mentalité « chéquier » de BP

BP est la quatrième plus grande compagnie pétrolière au monde. Sa taille et sa richesse ont été bâties au prix des vies des travailleurs et de l’environnement. Onze personnes ont été portées disparues – on les suppose décédées – après que la plateforme Deepwater Horizon, louée par BP et appartenant à la firme américaine Transocean, ait pris feu et ait coulé.

En 1991, BP a été citée comme l’entreprise la plus polluante aux Etats-Unis. Selon une recherche du PIRG, BP a été responsable de 104 fuites de pétrole entre janvier 1997 et mars 1998.

En 2006, une fuite d’un des pipelines de BP sur la Pente Nord de l’Alaska a causé la perte de plus d’un million de litres de pétrole brut qui se sont répandus dans la toundra.

Il y a cinq ans, 15 personnes ont été tuées et 180 ont été blessées à la raffinerie BP à Texas City. Une enquête a déclaré que c’était l’ensemble de la politique de gestion de l’entreprise qui était responsable d’avoir ignoré les avertissements quant aux problèmes de sécurité catastrophiques, aggravé par une « mentalité chéquier ».

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