Le traité de Kyoto de 1997

Après près de dix années de chamailleries, un accord a été obtenu à Kyoto en 1997 pour un système de commerce des permis de carbone qui incluait des limites juridiques aux émissions de carbone.

Le traité donnait à chaque pays son propre niveau d’émissions de carbone autorisées, et au sein des pays, les entreprises avaient leur propre objectif qui ne pouvait être dépassé que si ces entreprises achetaient un permis de polluer. Le coût de ce permis était censé être fixé à un niveau assez élevé que pour décourager les entreprises à dépasser leurs quotas.

Le résultat de Kyoto a été un échec total. Il a été incapable d’empêcher la hausse inexorable des émissions des gaz à effet de serre et l’apparition d’une situation environnementale en rapide détérioration, en particulier la fonte des calottes glaciaires des pôles à un rythme jamais imaginé.

Cet échec était dû à deux facteurs sous-jacents: un modèle défectueux basé sur le marché, et l’absence d’un accord international sur toute une série d’enjeux liés au mode de fonctionnement du traité, surtout le refus de toute participation de la part des deux principaux pays émetteurs de gaz, les Etats-Unis et la Chine. Sans leur implication, tout marché des permis de carbone était de toute façon sérieusement sapé.

Les Etats-Unis ont refusé de participer même alors que les objectifs de Kyoto étaient extrêmement modestes, basés sur une petite réduction des émissions comparée au niveau de 1990. Cette date a été choisie de manière arbitraire, puisqu’elle précédait l’effondrement de l’URSS et l’immense chute des émissions de gaz à effet de serre qui a suivi ce désastre. En conséquence, quasi aucune réduction du niveau d’émission de dioxyde de carbone n’était requise en 1997 lorsque le traité a été signé, puisqu’il y avait déjà eu une forte baisse comparé à 1990.

De plus, on avait laissé toutes sortes de lacunes juridiques dans le traité de Kyoto, telles que la possibilité pour les entreprises d’exploiter l’escroquerie des dispositifs de compensation, et la propension des gouvernements à accorder de si nombreux permis de polluer échangeables, que ceux-ci ne valaient quasi plus rien et qu’il n’y avait de ce fait plus aucune force de dissuasion. En fait, le traité a été conçu pour être essentiellement cosmétique, dans l’espoir de persuader les Etats-Unis de le rejoindre, mais même par rapport à cette ambition, l’échec a été total.

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