Sortons l’énergie de l’emprise mortelle de la cupidité !

Il y a six ans, le 11 mars 2011, le Japon était frappé par un tsunami qui a entraîné l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. Les conséquences de cette catastrophe nucléaire se font encore sentir aujourd’hui. Le constat s’impose une fois de plus : l’énergie nucléaire sûre, ça n’existe pas. Pourtant, en Belgique, le gouvernement Michel a décidé une nouvelle fois de reporter la sortie du nucléaire.

Par Jarmo (Anvers)

Fukushima a montré que la menace d’une catastrophe nucléaire à l’échelle de celle de Tchernobyl en 1986 est toujours réelle. Aujourd’hui, les niveaux de radiation dans la centrale nucléaire se mesurent à 530 sieverts de l’heure. L’exposition à ces rayonnements conduit immédiatement à la mort ; ce qui n’est pas surprenant dès lors que l’on sait que 10 sieverts est une exposition létale. Le gouvernement japonais avait assuré que des mesures de sécurité assez fortes avaient été prises lors de la construction de la centrale nucléaire de Fukushima. Les dégâts ont donc été moins grands. Mais cette sécurité ne se trouve pas partout…

Les centrales belges de Doel et de Tihange font l’objet de débats depuis des décennies. Le gouvernement Verhofstadt I a décidé en 2003 d’éliminer progressivement l’énergie nucléaire en Belgique, avec une sortie du nucléaire complète comme objectif ultime. Dans la pratique, les centrales de Doel et de Tihange qui devaient être fermées sont toujours en activité. La sortie du nucléaire a été reportée (jusqu’en 2025) en 2009, lorsque le ministre de l’énergie Paul Magnette (PS) a grossièrement admis qu’une sortie était impossible en 2015, puisque quasiment aucune véritable recherche n’avait été menée pour des sources d’énergie alternatives.

Certaines centrales devaient rester ouvertes tandis que d’autres devaient être fermées, mais elles sont toutes encore actives. De cette façon, une sortie du nucléaire reste un objectif inaccessible. Aujourd’hui le gouvernement Michel utilise le fait qu’une sortie du nucléaire pousserait vers le haut les prix de l’énergie. C’est vrai. Le coût de la production annuelle d’énergie en Belgique augmenterait de 4,38 milliards en 2030. Pendant ce temps, Electrabel, qui gère les centrales nucléaires, reçoit de juteux avantage fiscaux : l’impôt à payer par Electrabel a chuté de 500 millions d’euros à un impôt variable autour de 150 millions d’euros. Mais les particuliers constatent que leurs factures augmentent.

Le gouvernement et Electrabel veulent faire porter la responsabilité de futures augmentations du prix de l’énergie sur ceux qui s’opposent à l’énergie nucléaire. C’est tout à fait faux. L’énergie nucléaire sûre n’existe pas: négocier avec Electrabel d’énormes quantités de profit au détriment de la sécurité et de la santé de la population, voilà ce dont se préoccupe le gouvernement Michel. Il est possible d’évoluer vers une énergie à la fois sûre et propre tout en maintenant les prix sous contrôle. Pour cela, il faut que le secteur de l’énergie soit entièrement nationalisé et placé sous le contrôle démocratique de la population. Ainsi, nous pourrons nous assurer que quelque chose d’aussi important que la génération et la distribution d’énergie ne soit pas soumis à la cupidité aveugle et que la recherche de réelles solutions alternatives soit financée.

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