Pas de norme salariale pour les topmanagers

Les négociations entre les syndicats et les organisations patronales sur un nouvel accord interprofessionnel vont bientôt commencer. De tous côtés, on s’échauffe déjà, et chacun y va de ses chiffres et de ses analyses pour renforcer ses positions. Les organisations patronales disent que, vu la crise économique et la forte inflation, il n’y a pas d’espace pour des augmentations salariales et elles plaidaient pour l’abolition du système d’indexation automatique.

Par Karel, LSP-Bruges

Mais il faut bien constater que les salaires de ceux qui plaident pour une politique de modération salariale sont ceux… qui montent le plus. L’hebdomadaire Trends vient de révéler que les salaires des topmanagers des entreprises reprises dans le Bel-20 ont augmenté en moyenne de 15% en un an. Dans les entreprises plus petites, l’augmentation des salaires des managers est plus limitée mais elle reste toujours nettement supérieure à celle qu’ont pu enregistrer ouvriers, employé et fonctionnaires !

Plusieurs politiciens ont réagi ces derniers mois en s’indignant des hauts salaires des topmanagers. Mais, dans la réalité, rien n’a été fait pour arrêter l’enrichissement de cette petite élite privilégiée. Karel De Gucht (VLD) a déclaré que les hauts salaires des managers donnaient du « blé à moudre au moulin des populistes » qui essaient de miner la confiance dans notre système économique. Mais il n’a évidemment pas été plus loin qu’un appel « moral » aux managers à se restreindre un peu… Les politiciens ne savent même pas limiter les salaires des managers dans les entreprises où l’Etat est actionnaire majoritaire comme à La Poste et à Belgacom.

Il n’y a pas que chez nous que les salaires des topmanagers font problème : c’est un débat à l’échelle européenne. Le Commissaire européen Joaquim Almunia a déclaré après une réunion avec les ministres des Finances que « c’est une situation intenable de demander une norme salariale à la population alors que les topmanagers s’offrent des salaires excessifs ». C’est en Allemagne que la discussion est la plus animée. Ce n’est pas un hasard puisque c’est ici que les attaques les plus dures ont été lancées des dernières années contre les revenus de la population. Allez justifier après cela que le salaire du patron de Mercedes ait augmenté de 45% l’an dernier pendant que le revenu net de la population ordinaire diminuait…

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