Grève générale massive : poursuivons sur cette lancée !

Ce n’est pas la colère qui manque ! Nos pensions ont été attaquées et maintenant les patrons refusent d’augmenter sérieusement nos salaires ! Leurs bénéfices grimpent pourtant toujours en flèche, tout comme les dividendes des actionnaires et les primes des cadres supérieurs. Mais quand il s’agit de nous et de nos salaires, même une augmentation de 0,8 %, est de trop. Ce que la grève de ce 13 février a une fois de plus illustré, c’est que leurs profits, leurs dividendes et leurs primes ne sont possibles que grâce à notre travail acharné. L’organisation patronale flamande VOKA parle d’un demi-milliard d’euros de « pertes » en Flandre uniquement : c’est notre travail qui génère leurs profits.

La volonté d’entrer en action que nous avons vu ce 13 février rappelle celle de fin 2014, quand un plan d’action crescendo avait été élaboré et où une rencontre de militants avait été succédée par une manifestation nationale de masse, une tournée de grèves provinciales et enfin une journée de grève générale nationale. Dans de nombreux endroits, la grève a été aussi imposante qu’à l’époque. Nous avons entendu dire qu’il y avait à peu près autant de piquets de grève en Flandre orientale qu’en 2014. A Anvers, il n’y a pas eu de blocus général de la zone portuaire, mais des piquets de grève étaient bien présents par entreprise. A Bruxelles, la participation au piquet de Proximus était particulièrement importante. L’aéroport de Zaventem était complètement à l’arrêt. ‘‘Rarement une action a pu compter sur une telle compréhension’’, titrait en ligne De Standaard.

Les secteurs à bas salaires ont été particulièrement touchés : le secteur alimentaire, par exemple, mais aussi un certain nombre de supermarchés. Un délégué de Lidl nous a expliqué qu’il ne touche qu’un salaire mensuel de 2300 euros (soit 14 euros l’heure) après 21 ans de service à plein temps, alors que bien peu de ses collègues travaillent à temps plein. Régulièrement, on nous a fait remarquer que des personnes membres d’un syndicat étaient tout de même présentes à certains piquets. La réussite de cette grève nous offre l’opportunité de renforcer davantage nos syndicats.

La question du pouvoir d’achat est très sensible pour de larges couches de la population. Cette sensibilité s’est exprimée en France dans le mouvement des Gilets jaunes. Mais elle est aussi présente chez nous : on nous dit que l’économie se porte bien et même qu’elle progresse. Mais on ne remarque rien et les fins du mois sont toujours dures. Un nombre croissant de travailleurs a des difficultés à joindre les deux bouts.

Les mobilisations de la jeunesse sur le climat ont très certainement joué un rôle important dans le succès de cette journée de grève. Beaucoup de travailleurs sont fiers de leurs enfants qui défendent la très sérieuse cause de la défense du climat et de l’environnement. La mobilisation déterminée et massive des jeunes a déjà conduit à la démission de la ministre flamande de l’environnement. Voilà qui illustre ce qu’une mobilisation de masse peut apporter. C’est de cette façon que nous pouvons assurer que ce sont nos thèmes qui sont à l’agenda politique et pas ceux de la droite. Les jeunes grévistes climatiques suscitent le respect. A Gand, un groupe de jeunes activistes du climat s’était rendu visiter les piquets de grève avec les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), ils ont particulièrement été bien accueillis. L’appel des jeunes à partir en grève le 15 mars suscite un certain enthousiasme, pas nécessairement jusqu’à partir en grève, mais l’idée bénéficie d’un grand soutien. Chez les enseignants, la question se pose bien naturellement de façon différente et plusieurs réunions de l’ACOD Onderwijs (la CGSP Enseignement en Flandre) ont pris position en faveur de la grève du 15 mars.

Les médias établis ont fait la part belle aux « nuisances » relatives à la grève. Ils ne parlent pas des raisons de la grève et de l’impact de la politique patronale sur notre pouvoir d’achat, mais des conséquences d’une diminution considérable des transports publics et d’un certain nombre de piquets de grève. Mais tout ce discours sur les « nuisances » ne fait que confirmer à quel point cette société ne peut pas fonctionner sans nous ! Mais en cette période de colère généralisée sur le pouvoir d’achat, les tentatives de détourner l’attention et de décrier les grévistes n’ont pas aussi bien fonctionné.

A Gand, une voiture a heurté des grévistes. La zone industrielle y avait de nouveau été fermée, tout comme en 2014. Certains de nos membres jouent d’ailleurs un rôle actif dans les comités de grève de cette zone industrielle. Nous avons parlé à l’un d’eux de l’incident : « Comme en 2014, nous avions bouclé la zone industrielle avec quelques piquets de grève. Nous le faisons bien sûr de manière responsable : le site est proche de l’hôpital UZ et nous nous assurons que tout le monde peut s’y rendre. Seule la zone industrielle elle-même est bloquée. Le site de Ghelamco avait cette fois ouvert une porte arrière qui n’a jamais été ouverte auparavant. En conséquence, certaines voitures sont entrées dans la zone industrielle, mais ont dû passer aux piquets pour en sortir. Nous n’avons pas arrêté ces voitures, mais nous les avons filtrées : tout le monde a dû attendre. Un chauffeur est devenu impatient et a foncé sur les grévistes. Un militant a été touché et le conducteur a accéléré encore plus. Le militant a été traîné sur 30 mètres et a été blessé à l’épaule. La police a immédiatement arrêté le conducteur. Et soyons clairs : avec la fermeture de la zone industrielle, il suffit d’une minute pour se rendre n’importe où dans la ville !’’

Que faire après cette journée de grève ? Les patrons ne veulent pas donner plus que 0,8%. Modifier la loi sur les salaires n’est pas acceptable pour eux, même s’ils ont montré leur volonté d’augmenter le maximum légal pour les chèques-repas (un changement de loi n’est évidemment pas l’autre !). Il n’y a pas de gouvernement pour dépanner les patrons, même si dans le pire des cas, une majorité peut être trouvée avec le gouvernement minoritaire en affaires courantes actuel et l’ancien partenaire N-VA. Pour s’en prendre à nos conditions de vie, les anciens partenaires gouvernementaux sont prêts à mettre de côté leurs querelles.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement est affaibli et le patronat est également en difficulté. Le moment est excellent pour poursuivre l’offensive ! Un plan de lutte tel que celui de 2014 peut nous permettre le combat tout en l’amplifiant. Une journée d’action commune avec les jeunes le 15 mars permettrait de lier l’énergie enthousiaste des militants du climat à la force économique des travailleurs. Avec cela, nous pouvons faire trembler le système sur ses fondations !

Quelques Etudiants de Gauche Actifs au piquet de Proximus à Gand

Gand – Sud : la zone industrielle est à l’arrêt

Covestro Anvers

BASF Anvers

Oiltanking Anvers

Covestro Anvers

Evonik Anvers
Exxon Mobil Anvers
Zone industrielle d’Erembodegem Zuid (Alost)
SNCB Namur 

Coca Cola Gand

Dossche Mills Merksem
Kringwinkel Merksem
Zone industrielle des Hauts Sarts à Liège

SNCB Forest

Proximus Gand

Proximus Bruxelles

SNCB : dépôt de Salzinnes

NMBS Anvers

SNCB, Liège

Médiacité, Liège

TNT, Liège

Zonning de Grâce-Hollogne, Liège

Liège

CGSP – ALR Bruxelles

De Lijn, Anvers

Covestro Anvers
Gare de Bruges
De Lijn Courtrai
Bekaert Zwevegem
TE Oostkamp
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