Les énormes salaires et les parachutes dorés perçus par les topmanagers ont provoqué un fameux raffut ces dernières semaines. L’indignation devenait tellement forte qu’il fallait faire quelque chose.
Par Karel (Bruges)
Au début, le gouvernement a demandé aux patrons de « s’auto-limiter » et de réduire volontairement leurs indemnités de départ. Mais, comme la bonne volonté n’était pas au rendez-vous et que les choses tardaient, le gouvernement a pris la décision de limiter juridiquement la compensation à 12 mois de salaire.
La version la plus récente du Code Lippens, le code belge de gouvernance d’entreprise, qui devrait paraître début 2009, prévoyait un maximum de 18 mois. Mais il est clair que c’était encore trop au vu du tollé provoqué dans la population par les parachutes dorés qui ont accompagné les nettoyages chez Fortis et Dexia.
Il est d’ailleurs assez embarrassant de voir que le cadre qui décrit comment les cadres supérieurs et les administrateurs d’entreprises doivent se comporter a été rédigé par quelqu’un qui est en partie responsable de la disparition de Fortis, la plus grande entreprise privée du pays…
Les restrictions légales sur les parachutes dorés sont évidemment des pas dans la bonne direction, mais elles ne doivent pas nous impressionner : un an de salaire pour quelqu’un qui gagne un million d’euros, c’est toujours un pactole dont les travailleurs ne peuvent même pas rêver.
L’écart entre les salaires les plus élevés et les plus bas s’est fortement creusé au cours de ces dernières années. Après les attaques contre les plus bas salaires (à coup de temps partiels, chèques-services et autres contrats super-flexibles) et l’augmentation vertigineuse des gros salaires, l’exigence d’une réduction de la tension salariale est plus que nécessaire.
La critique des parachutes dorés ne doit pas nous détourner du débat sur l’amélioration du pouvoir d’achat des millions de travailleurs de notre pays et la redistribution mondiale des richesses.