Ni racisme, ni division : unité dans la lutte ! Un logement, des soins de santé et un enseignement de qualité pour toutes et tous

Le racisme existe toujours. En Belgique, des décennies de politiques néolibérales menées par les gouvernements successifs ont créé des situations de pénuries. Les personnes réfugiées fuyant la misère rejoignent des listes d’attente déjà longues.

Par Clément T. (Liège)

Les gouvernements, incapables de mettre les budgets pour y répondre, essaient de monter les populations vivant en Belgique contre celles qui tentent de fuir la misère. Les tremblements de terre catastrophiques en Turquie, en Syrie et au Kurdistan en février dernier ont laissé des centaines de milliers de personnes sans-abri, dont de nombreuses tenteront de venir chercher un logement et une vie plus digne en Europe.

Après cinq ans de gouvernement de droite dure au racisme peu dissimulé, beaucoup espéraient que le gouvernement Vivaldi apporterait du changement. La crise de l’accueil des demandeurs d’asile exprime que ce fut peu le cas. Alors que les ressources manquent pour assurer un accueil humain et que le gouvernement a été condamné des milliers de fois pour ça, celui-ci investit dans des centres de détention supplémentaires pour demandeurs d’asile. Il existe déjà six de ces prisons destinées à la déportation forcée (751 places), auxquelles viendront s’ajouter quatre autres d’ici 2030. Lors de son annonce, le secrétaire d’État de l’époque, Sammy Mahdi (CD&V), a déclaré qu’il s’agissait d’un « pas de géant de notre pays dans la politique de retour ».

Des investissements publics, maintenant !

La situation exige plus que jamais de se battre pour des investissements publics sérieux dans des logements publics, les soins et l’enseignement notamment, pour répondre aux besoins tant des populations vivant dans nos régions que de celles qui fuient la misère. Éradiquer le racisme passera par la construction d’un large mouvement pour imposer ce type de politiques. Il est important que cette Journée internationale de lutte pour l’élimination de la discrimination raciale existe, et que la Plateforme 21.03 coordonne l’organisation de manifestations le dimanche 19 mars[1]. Le PSL/LSP souhaite contribuer au débat sur les méthodes et revendications nécessaire à ce combat.

La Plateforme 21.03 comprend un large éventail d’organisations allant de la société civile à des partis tels que Groen, Ecolo et le PTB. Les revendications contiennent de bonnes propositions, mais elles se limitent en grande partie à ce que les gouvernements peuvent faire dans le cadre légal et sans devoir allouer les ressources nécessaires. Il est préférable de partir de nos besoins et de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui est « réaliste » pour les politiciens traditionnels. Les lois peuvent être un pas en avant, surtout si elles sont appliquées par la lutte. Mais se limiter à cela n’est pas suffisant, cela comporte le risque de vider nos revendications de leur contenu politique.

Il faut nous donner les moyens d’assurer la sécurité présente et future de toutes les personnes qui cherchent à s’installer ici. Les gouvernements en Belgique autant que les autres gouvernements européens se sont montrés plus qu’incapables de garantir cette sécurité, s’inscrivant même à plusieurs reprises dans l’illégalité face aux directives européennes sur les conditions d’accueil minimales et à la Loi accueil (2007), qui déjà dans le texte, ne donnaient pas de quoi être fier.

Nos lois fabriquent des illégaux, et ce surtout pour des raisons économiques. Refuser de donner des papiers permet aisément de cacher les personnes qui n’en ont pas et ainsi d’exploiter une main-d’œuvre non couverte et sous-payée. La cause de ce dumping social est un choix politique et légal que fait notre gouvernement.

Pour combattre le racisme et la division, il ne suffit pas de souligner l’intérêt et la richesse de la multiculturalité, ni de tourner les yeux vers une soi-disant solution institutionnelle. La réponse au racisme est aussi et surtout socio-économique, pour couper court au désespoir social qui l’alimente.

Comme Malcolm X le disait : « Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme. »,  et ce n’est qu’en engageant concrètement la lutte pour abolir la propriété privée capitaliste et sa mainmise sur la politique et la justice que l’on pourra pérenniser le fruit de notre combat.

Pour une régularisation systématique, un accompagnement et une protection sociale ; contre les centres fermés et les expulsions : mobilisons-nous le 19 mars !

[1] https://www.platform2103.be/fr/revendications

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