Budget 2007. Le nez de Verhofstadt s’alloooooonge…

Verhofstadt s’est félicité de la qualité du budget 2007 qu’il a présenté au nom de son gouvernement le 17 octobre. Certains journalistes l’ont suivi dans cette voie, en affirmant que le gouvernement va, avec ce budget, assainir sans faire de mal. Le journal économique (et surtout patronal) flamand De Tijd a même osé écrire que personne ne va souffrir avec ce budget et que la population va recevoir des cadeaux – sauf les entreprises, qui devront payer pour tout le monde….

Anja Deschoemacker

La vérité devrait émerger dans quelques mois parce que, comme le faisait remarquer un responsable de la maison boursière Petercam, il n’y a aucune transparence dans ce budget: “La qualité (du travail budgétaire du gouvernement) s’est détériorée à un point tel qu’il ne passe pas le test de correction. Dans les entreprises, cela ne serait pas possible.”

Il est clair en tout cas qu’il s’agit là d’un budget électoral, destiné à amadouer la population. Quelques petites miettes tombent de la table. 70 millions d’euros seront affectés en plus pour les pensions – à comparer pourtant avec une nouvelle diminution des charges pour les patrons de 270 millions d’euros par an, la diminution de charges sur le travail en équipes étant par exemple doublée ! La garantie locative sera réduite à deux mois au lieu de trois, avec en plus la possibilité d’étaler le paiement – mais on n’entend plus un mot par contre sur un gel des loyers,…

Chacune de ces miettes sera donc payée au prix fort. Cela n’empêche pas les entreprises de s’élever contre le « donnant-donnant ». Malgré les millions d’euros volés à la sécurité sociale par les diminutions d’impôts, le patronat se plaint que la nouvelle taxe sur les emballages va leur coûter de l’argent (qui parie qu’en définitive ce sera le « consomateur » qui va payer cette taxe ?).

La Fédération des Entreprises Belges craint de plus que “la lutte contre la fraude fiscale et sociale mène à des mesures excessives” (De Tijd, 18/10). Les patrons craignent-ils que l’on contrôle leur comptabilité et qu’on leur demande les papiers pour vérifier les conditions de travail des employés? Ont-ils peur de voir plus de fonctionnaires attelés à cette tâche ? Cette peur des “mesures excessives” n’est-elle pas la confession involontaire de l’existence d’une forte fraude et du manque de respect de la législation du travail par une partie au moins des entreprises?

Il est remarquable que la somme des mesures proposées ne corresponde pas aux 5 milliards d’assainissements annoncés. La presse parle d’un budget non pas constitué sur base de chiffres fiables, mais bien sur base d’accords politiques. Nous le pensons aussi, mais ce budget n’est pas uniquement révélateur de tentatives faites pour concilier pour quelques mois encore libéraux et sociaux-démocrates. C’est aussi et surtout la preuve de l’accord politique qui lie tous les partis traditionnels pour que les attaques – pas contre les entreprises, mais contre la population, surtout les salariés et les allocataires sociaux – soient postposées après les élections.

Ce budget est une vaste supercherie destinée à enjamber le temps jusqu’aux élections en gonflant des mesures à effet ponctuel comme la vente de bâtiments publics. La Cour des Comptes a toutefois démontré que cette vente (et la nécessité de relouer ensuite des bâtiments) coûte plus cher sur le long terme.

De la poudre aux yeux, donc, en attendant le véritable budget qui suivra les élections fédérales prévues en juin 2007.

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