Manifestation du secteur Non-Marchand : NON à l’austérité !

Ce 27 mars, tout juste 2 mois avant les élections de mai 2014, le secteur non-marchand francophone a manifesté en front commun syndical dans les rues de Bruxelles. Plus de 3.000 militants, délégués et travailleurs du secteur ont défilé pour prévenir les politiques et pousser leur cahier de revendications : le non-marchand n’a pas à payer pour la crise économique !

Secteurs socio-culturel et de l’aide à la jeunesse, travailleurs des hôpitaux, des maisons de repos, entreprises de travail adapté, SETCa, CNE, CGSLB, etc. le non-marchand uni manifestait de manière solidaire pour défendre un secteur qui se prend – à l’instar du reste de la société – une crise économique en pleine gueule.

La question centrale est la suivante : comment financer les activités et les emplois d’un secteur central pour les services ? Dans toutes les prises de parole, une conclusion s’imposait : les coupes budgétaires que subit le secteur illustrent une nouvelle fois que les services sociaux ne sont pas la priorité des politiques au pouvoir. Dans le Plan Marshal 2022, par exemple, le secteur n’est pas intégré aux objectifs. Cette absence illustre l’importance toute relative donnée par les partis traditionnels au non-marchand et aux revendications des travailleurs… De manière générale le cahier de revendications du secteur veut appuyer le fait que le non-marchand est un vecteur d’épanouissement social et de démocratie et qu’il doit être considéré pour la plus-value sociale qu’il apporte. Le secteur lutte donc contre la commercialisation des ces activités.

A côté de ces revendications générales importantes, la manifestation voulait pointer de manière combattive certaines dérives très concrètes. Avec la nouvelle réforme de l’Etat et la redistribution des compétences, les financements ne sont plus garantis. Par exemple, les emplois ACS ou APE, très utilisés dans le secteur, n’ont pas de garantie quant à leur financement futur par le nouveau pouvoir compétent suite à leur régionalisation. (voir notre article précédent). Pour les maisons de jeunes par exemple, on parle de l’impossibilité de financer un tiers des emplois.

Idem pour les hôpitaux, avec le désengagement du fédéral, le financement ne va pas suivre et les travailleurs s’attendent à une suppression de lits. Avec la logique compétitive qui s’impose partout comme un dogme, on parle également d’un financement des urgences selon le nombre de patients traités, ce qui va inévitablement pousser à une détérioration du service afin de traiter toujours plus de dossiers. Cette logique détériore le service et exacerbe la compétition entre les prestataires pour s’octroyer le plus de financement. Nous voyons d’ailleurs cette logique à l’œuvre dans le secteur socio-culturel. Face aux pénuries de financement, les politiques pompent dans un secteur pour le réinjecter dans un autre, comme ils le font en ressortant une série de détachés pédagogiques du socio-culturel. La conséquence est que toute une série de projets sociaux vont disparaître.

Une délégation a rencontré 4 représentants des partis traditionnels (PS, CDH, Ecolo et MR). Face aux revendications syndicales, ils ont dû surfer entre promesses et compréhension, campagne électorale oblige. Il est important de ne pas se laisser endormir par la surenchère de promesses électorales. La manifestation de jeudi dernier est importante parce que nous sommes convaincus que seule la lutte organisée des travailleurs sera capable d’imposer leurs revendications. Cela fait des années que le secteur attend une revalorisation salariale et une indexation des budgets. Comment, alors que les perspectives économiques se détériorent, faire confiance aux partis traditionnels pour inverser une tendance qu’ils ont eux-mêmes initiée dans la dernière période ?

Maison de repos, secteur handicapé, service d’aide à la jeunesse,… les coupes budgétaires vont avoir des conséquences dramatiques pour l’aide aux plus vulnérables. Les manifestants ont poussé ce message : quel type de société voulons-nous finalement?

Une oratrice a notamment pris comme exemple la situation dramatique que connaissent certains pays européens, comme la Grèce ou l’Espagne. Les politiques européennes d’assainissements poussent inévitablement à une destruction des services de santé ou de sécurité sociale. Les manifestants se sont logiquement donnés rendez vous ce 4 avril pour la manifestation européenne contre l’austérité.

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