Pompiers: la lutte paie, mais la vigilance reste de mise

Quelques centaines de pompiers venus de tout le pays ont mené action au Lambermont, le siège du premier ministre Di Rupo, au début de ce mois d’octobre. Ils revendiquaient que le gouvernement applique enfin toute un série de mesures promises de longue date dans le cadre de la confection du budget fédéral.

Par Tim (Bruxelles)

Les pompiers exigeaient un entretien avec la premier ministre et le ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, et ont d’abord refusé de rencontrer la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, la ministre responsable des services d’incendie. En agissant de la sorte, ils espéraient pouvoir expliquer leurs positions au gouvernement entier, puisqu’ils n’avaient plus la moindre confiance en la ministre Milquet, qui avait à plusieurs reprises négligé de concrétiser les accords du passé.

Les revendications des pompiers sont très diverses, ce qui donne une bonne vue d’ensemble de la situation difficile dans laquelle beaucoup de corps de pompiers doivent actuellement travailler. Il y a entre autres la revendication de la professionnalisation des pompiers ‘‘volontaires’’ : aujourd’hui, une majorité des pompiers n’a pas de statut fixe, ils sont appelés et payés en cas de situation d’urgence. Pourtant, les ‘‘volontaires’’ exercent le même travail que leurs collègues ‘‘fixes’’ et doivent eux aussi rester disponibles lors de leurs heures de garde, ce qui rend difficile toute combinaison avec un autre emploi ou une vie de famille. Qui penserait à appliquer cette approche à un propriétaire de magasin, par exemple, qui paierait ainsi son personnel uniquement pour le moment où des clients se trouvent dans l’officine… Les pompiers revendiquent donc avec raison que les volontaires soient reconnus comme des pompiers de plein droit.

Autre plainte des pompiers : leur financement limité, ce qui se traduit en manque de personnel et de matériel, ce qui concrètement rend impossible de disposer d’un service sécurisé et de qualité. Des pompiers ont ainsi raconté que des collègues de Liège et du Limbourg ont dû aller mendier de vieux gants et de vieux vestons de travail auprès de leurs collègues de Bruxelles, souvent mieux équipés… Leur propre service n’a pas les moyens d’acheter un matériel décent.

Le gouvernement avait premièrement refusé de rencontrer les pompiers, une grande partie des pompiers est alors resté sur place, rue de la Loi, jusqu’à 23h. Ce n’est qu’après une nouvelle série de promesses de la part du gouvernement, que le blocage du Lambermont a été levé, mais pas sans avertissement : si le gouvernement n’honore pas ses promesses, les pompiers reprendront le chemin de la lutte !

  • Reportage-photos du Collectif Krasnyi
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