Grande Bretagne : Scandale des contrats ‘‘zéro-heure’’

Jusqu’à un million de Britanniques travaillent avec des contrats ‘‘zéro-heure’’. Ce sont des contrats où un patron peut très bien laisser un travailleur assis chez lui sans le payer, mais où ce dernier doit rappliquer dare-dare au moindre coup de fil. Ce coup de fil peut intervenir une heure seulement avant le début de ‘‘l’horaire’’, le travailleur doit rester disponible. Il n’existe aucune garantie de travail, encore moins de revenu. Cette flexibilité poussée à l’extrême s’apparente à du servage.

Dans les magasins de vêtements Sports Direct, 20.000 des 23.000 employés travaillent avec un contrat ‘‘zéro-heure’’. La chaîne n’est pas la seule, même le Palais Royal a 350 employés temporaires sous un tel contrat ! Mc Donalds possède le plus grand nombre de travailleurs à zéro-heure : 82.800 ! Chez Burger King et Domino’s Pizza, il s’agit à chaque fois de 20.000 travailleurs. Dans presque la moitié des cas, ces travailleurs ont un âge compris entre 16 et 24 ans.

Ces travailleurs n’ont aucun garantie de travail et de revenu, pas de congés payés, pas d’allocation en cas de maladie et ils doivent recevoir la permission de leur patron avant de travailler ailleurs ! Pour les patrons, ce système est très intéressant : toutes les heures ‘mortes’ sont supprimées et le personnel ne vient qu’aux moments qu’il y a beaucoup de boulot. Le principe du ‘just in time’ est donc maintenant utilisé pour le travail humain également. Les politiciens affirment pour leur part que ce système permet aux travailleurs de planifier leur vie avec plus de temps pour la famille ou la vie sociale… La réalité est totalement différente, cette insécurité totale détruit la vie sociale. C’est aussi une excellente arme pour créer une atmosphère de terreur au boulot. Ceux qui ne sont pas assez dociles sont immédiatement punis et obtiennent moins ou même pas d’heures de travail.

Le mécontentement à l’égard de cette pratique est grand et entraîne une résistance. La campagne Youth Fight For Jobs a mené diverses actions devant différents magasins de Sports Direct. Le porte-parole de la campagne, Ian Pattison, a notamment déclaré: ‘‘Nous n’obtiendrons pas de bons contrats en le demandant gentiment. Nous menons campagne devant les magasins de Sports Direct et discutons avec le personnel sur la façon de lutter pour une meilleure protection et de meilleurs contrats.’’

Sports Direct en Belgique. ‘‘Un contrat à mi-temps, une disponibilité à temps plein’’

Sports Direct est aussi présent en Belgique. L’entreprise compte 45 magasins dans toutes les grandes villes sous les noms Sports Direct, Disport ou Sports World. Légalement, des contrats zéro-heure ne sont pas possible, mais Sports Direct fait tout pour obtenir un personnel flexible et bon marché. L’entreprise demande dans ces offres d’emploi d’être ‘‘très flexible’’ et ‘‘aussi disponibles les weekends.’’ Ils ajoutent : ‘‘Nous offrons à nos employés un contrat de base à mi-temps. Vous êtres très flexible et vous voulez bien travailler plus d’heures sur base régulière. Vous êtes disponibles à plein temps.’’ En bref, il faut travailler avec un contrat à mi-temps sans avoir la possibilité d’avoir un autre mi-temps !

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