Grèce : Organisation de comités antifascistes contre le danger de la bête immonde

Saluts romains, drapeaux rouges à croix noire, propagande raciste, troupes de choc dans les rues, agressions contre les immigrés, saccages de locaux des partis de gauche, attaques contre des piquets de grèves,… La crise du capitalisme, que la Grèce affronte de plein fouet, fait ressurgir un mal que certains considéraient comme condamné à la marginalité depuis 1945.

Par Pablo (Bruxelles)

Mais le terreau sur lequel cette bête immonde peut se développer est bien présent, et il est fertile. Les plans d’austérité sauvages imposés par la troïka (BCE, FMI et Commission européenne) et le gouvernement grec, en plus d’être inefficaces, sont dévastateurs pour la population. Les données concernant le chômage (qui frappe 60% des jeunes), les suicides, les homicides et la prostitution atteignent des sommets tandis que l’espérance de vie diminue. On trouve même de nombreux cas de sous-nutrition dans les écoles. Fait extraordinaire, l’exode rural s’inverse, un phénomène de retour à la campagne est en pleine croissance. La société grecque est littéralement rejetée en arrière dans le temps.

C’est sur base de cette misère sociale et de la colère que le parti néonazi Aube Dorée parvient à se construire, en instrumentalisant le mécontentement pour qu’il devienne haine. Pêle-mêle, ces néofascistes dénoncent les immigrés, la gauche et l’austérité. Dans le cas des deux premiers, les passages à tabac et les agressions sont une réalité quotidienne. Mais pour ce qui est de l’austérité, par contre, jamais un politicien capitaliste ou un financier n’a été inquiété. Dans les faits, Aube Dorée soutient et protège les capitalistes grecs tout en masquant cet aspect par des actions de charité destinées aux pauvres… grecs, évidemment. Cela leur permet de gagner une certaine sympathie parmi les couches paupérisées sans cesse plus nombreuses.

Mais la résistance s’organise, notamment autour de comités antifascistes implantés dans les quartiers populaires. Les antifascistes y développent un programme et une méthode contre les néofascistes et l’austérité. Il ne s’agit pas d’aller casser les vitrines des locaux d’Aube Dorée, qui seront remplacé de toute manière le lendemain, mais d’organiser les habitants des quartiers – grecs et immigrés – pour se défendre face aux violences néofascistes. Des bourses aux vêtements et aux médicaments, des collectes alimentaires, etc. sont aussi organisée avec la population pour répondre à la misère sociale et impliquer activement les quartiers dans la solidarité (une approche opposée à la charité d’Aube Dorée qui vise avant tout à construire une dépendance).

Quant au programme, il est axé autour de la lutte contre l’austérité, ses conséquences et ses origines capitalistes, ces mêmes racines qui poussent à l’émigration – en Grèce et ailleurs – pour fuir la misère. Tous les travailleurs, qu’ils soient grecs ou immigrés, ont des intérêts communs à défendre et un combat commun à mener. La lutte contre l’austérité et la menace du fascisme nécessite obligatoirement de renverser ce système pourri et de le remplacer par une société socialiste démocratique.

Contribuez à ce combat antifasciste en effectuant une donation sur le compte n° 001-2282409-75 de notre campagne antifasciste Résistance Internationale avec pour mention : ‘‘Grèce’’.

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