Une vision désespérément néolibérale de la ville

Communiqué de presse du PSL-Namur suite à la déclaration de politique générale de la ville

Le 3 décembre dernier, les conseils communaux se sont installés dans tout le pays. À Namur, la nouvelle coalition CDH-MR-ECOLO a lu, par la voix de son bourgmestre Maxime Prévot, sa Déclaration de politique générale pour les 6 ans à venir. Celle-ci se compose de 4 parties : la première partie concerne la vision de la majorité en place des principaux enjeux pour la ville, la deuxième met en avant la stratégie de la majorité, la troisième aborde les projets, la dernière parle de la méthode. Nous publions ici la réaction du PSL à ce document qui trace les pas de notre ville pour 6 ans.

La majorité communale a décidé de se placer résolument dans l’optique du  »city marketing ». Quand le bourgmestre dit  »il existe une véritable concurrence entre les villes pour attirer les activités économiques et nous devons donc faire de la publicité pour attirer l’attention », il reprend le discours tenu dans la plupart des grandes villes qui visent non pas tant au développement du bien-être des citoyens, mais bien à l’attraction de capitaux et de gens aisés dans la ville.

La déclaration de politique générale est en forte contradiction avec la campagne électorale où le bourgmestre mettait en première priorité  »un véritable plan logement pour tous », une ville  »où le respect fait encore sens » ou encore  »une politique de proximité propre à notre ville à la campagne. » Le MR disait  »votre qualité de vie, la qualité de notre ville, c’est notre engagement. » ECOLO affirmait dans ses tracts que ses priorités pour les 6 prochaines années étaient  »l’aménagement durable de la ville en garantissant la qualité de vie… », « la lutte contre les inégalités en créant plusieurs milliers de logements économes en énergie… »

Désormais, le bourgmestre et sa majorité nous parle de « smart city » et « d’intensité culturelle ». Leur vision se résume à faire de Namur une « ville qui bouge », au détriment des autres communes de la province de Namur. Nous entrons en compétition avec des communes comme Vresse-sur-Semois où le revenu annuel moyen par habitant est de 11.795 euros, ou d’Andenne où il est à 13.723 euros (à Namur : 15.460 euros – source BEP). Cela alors que l’indice qui mesure les inégalités (l’indice de GINI) indique que notre commune est celle de la province où les inégalités sont les plus élevées.

Les vrais enjeux sont concrètement absents

Très peu de solutions et de mesures concrètes sont apportées aux problèmes de la majorité de la population namuroise. Quid des problèmes du logement, du chômage et de l’emploi décent ? Pas grand-chose, juste des déclarations de bonnes intentions, du type : « Le développement des logements publics pour maintenir à tout le moins les 10% actuels » ou encore « rénovation des quartiers sociaux avec les sociétés de logements de service public. »

Déjà durant la période électorale, le débat organisé par Carrefour des Cultures et le MOC mettait en lumière la volonté de la majorité actuelle d’abandonner la question sociale au seul secteur associatif, sous-alimenté en financement et en personnel. L’austérité que mènent les partis traditionnels à tous les niveaux ne va faire qu’aggraver les choses.

Austérité dure pour les travailleurs communaux

Au-delà des mots, la véritable nature de la coalition communale en tripartite est révélée dès qu’est abordée la question des fonctionnaires communaux. Dans ce domaine, une austérité dure est appliquée sans aucune marge de discussion :

 »Nous devons cependant le dire d’entrée de jeu : la revalorisation salariale de 1 % demandée depuis quelques années n’est pas encore à l’ordre du jour… ».

De même, l’emploi public n’est pas épargné, Sarkozy a donné des idées aux politiciens namurois :

 »Une rigueur que l’on s’imposera aussi notamment en ne remplaçant sur la période 2013-2018 que la moitié au maximum des départs à la pension. »

On le voit, le CDH, le MR et ECOLO ont des idées de grandeur et pour cela ils veulent atteindre la lune avec un pétard. Sans un bon service public de qualité et proche des citoyens, Namur ne peut devenir une « ville où le respect fait encore sens »… Le service public dans la commune : c’est le service administratif au citoyen, c’est la gestion des déchets, c’est l’enseignement, c’est le CPAS, c’est le logement social,…

L’hypocrisie comme pratique politique

La majorité semble déplorer les politiques d’austérité dont elle se dit victime : « les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le dos des communes […] qui sont le fruit pour l’essentiel de décisions externes à notre ville et plus précisément des décisions du gouvernement fédéral ou régional. » Quelle ironie sachant que l’on retrouve ces mêmes partis au pouvoir au niveau régional et fédéral !

La crise du capitalisme impose de choisir son camp. La majorité communale a choisi le sien, celui qui est contre nous : contre les travailleurs, contre les allocataires sociaux, contre les jeunes. Elle mène une politique qui ne favorise que la partie aisée de la population et tente de se défaire de ses responsabilités en rejetant la faute sur les autres échelons de pouvoir.

G. Orwell a écrit :  »En ces temps de mensonges et de tromperies universelles, dire la vérité devient un acte révolutionnaire ». Ne nous laissons pas enfumer, il faut organiser la lutte contre l’austérité à tous les niveaux. Luttons pour une société qui réponde aux besoins de la majorité sociale, luttons contre cette politique de pénuries permanentes ! Pour une véritable politique communale de gauche, organisons-nous !

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