Être jeune n’est pas une incivilité ! NON aux SAC !

stop à la criminalisation des jeunes !

Récemment, la ministre Joëlle Milquet (qui se dit ‘‘humaniste’’, ce qui ne manque pas de piquant) a diminué à 14 ans l’âge minimum pour pouvoir être astreint à une Sanction Administrative Communale (SAC). Le montant maximum de cette amende est passé à 175 euros pour les mineurs et à 350 euros pour les adultes. Les bourgmestres prétendument ‘‘socialistes’’ de Gand et d’Anvers (l’ancien) ont montré leur vrai visage en proposant de porter l’âge minimum à 12 ans. Quelle est la prochaine étape ? Donner des amendes dans les crèches ?

Par Mathias (Gand)

La résistance collective peut arrêter les amendes SAC

En 2009 le conseil communal de Gand a décidé d’abolir la taxe combi (sous forme de SAC) pour les manifestations. Le 10 novembre 2009, des dizaines de jeunes manifestants antiracistes et des passants furent arrêtés après une manifestation. Arrêtés sans raison, après coup, ils avaient tous reçus une amende SAC. La résistance contre ces amendes a été tout de suite organisée avec un large soutien. Une centaine de manifestants avait protesté devant le conseil communal et des pétitions avaient circulé parmi les étudiants.

La question a reçu l’attention des médias et la ville a dû se distancier des actions de la police et des SAC en cas d’action collective.

Cette victoire partielle montre bien que la lutte organisée peut donner des résultats.

Ce mercredi 28 novembre, à Ixelles : Protestations de la Ligue des Droits de l’Homme contre les Sanctions Administratives Communales. 13h Maison Communale d’Ixelles (Chaussée d’Ixelles168, Bruxelles)

Avec ces Sanctions Administratives Communales, les autorités locales peuvent remplir leurs caisses avec une réglementation qui leur est propre et varie d’une commune à l’autre. Selon ce que le collège communal décide de considérer comme une nuisance, des amendes peuvent être données pour avoir traîné en rue, s’être mal assis sur un banc public mais aussi pour avoir protesté et manifesté. Les jeunes sont ainsi considérés comme des criminels au moindre faux pas, sans beaucoup de possibilité de recours.

L’arbitraire des amendes SAC est officiellement justifié par l’argument que les petites nuisances déplaisent fortement à la population. Mais ces amendes ont également été infligées à plusieurs reprises à des manifestants qui protestaient contre l’establishment. Au regard de ce qui se passe dans bien d’autres pays, il n’est pas surprenant de voir que la Belgique augmente son potentiel répressif. L’opposition grandissante à l’aggravation de la crise économique et à ses conséquences antisociales doit être réprimée. Quant aux jeunes, qui forment de plus en plus une ‘‘génération perdue’’ faute de perspectives d’avenir, ils doivent apprendre à se taire et à rester tranquille. Sinon, Sanction Administrative Communale.

Les grands fraudeurs fiscaux ne font pas l’objet de pareille attention, ce qui clarifie de suite quelles sont les priorités du gouvernement. Et les fraudeurs fiscaux, quand ils finissent enfin à avoir des ennuis, ont droit à une procédure judiciaire en bonne et due forme avec un jugement, ce qui n’est pas le cas des victimes des SAC. Dans ce dernier cas, c’est à la commune de décider des règles, de la sanction et même du recours contre celle-ci. Les autorités sont donc juges et parties, sous prétexte que notre système judiciaire manque de moyens. Voilà une nouvelle manière de justifier une atteinte à nos droits démocratiques !

La politique de casse sociale conduit à une augmentation du chômage. Avec un chômage à 14% parmi la jeunesse, nous n’atteignons pas encore les taux connus en Espagne ou en Grèce, mais l’augmentation est réelle. Depuis le début de la crise économique, il y a eu au moins 5,5 millions de jeunes chômeurs de plus en Europe. Cette situation va de pair avec la dégradation des services publics et des établissements pour jeunes, avec l’augmentation des frais de logement et le manque d’emplois décents. La situation semble être désespérée. On parle même d’une ‘‘génération perdue’’ qui n’a pas sa place dans la société. Il s’agit d’un excellent vivier pour la violence et les agressions.

Les amendes SAC frappent plus particulièrement les plus pauvres. Avec un salaire mensuel de plus de 11.000 euros, la Ministre Milquet peut offrir à ses enfants bien plus que les 20% d’enfants qui grandissent dans la pauvreté. Pour ces derniers, une amende de 175 euros est un poids sur le budget de la famille. Bien sûr qu’il faut s’en prendre à la criminalité, aux nuisances et aux incivilités. Mais il est contre-productif de criminaliser les jeunes et les pauvres. Ce qu’il faut, c’est une politique sociale qui vise à donner à chaque jeune un avenir en investissant suffisamment dans des emplois de qualité, dans des structures de loisirs, dans un enseignement gratuit et de qualité,… Chaque commune peut prendre ses responsabilités à ce niveau. En outre, les nuisances et incivilités doivent déboucher sur la médiation et le dialogue, et non pas unilatéralement sur la répression.

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