Les jeunes du VLD ne reconnaissent pas la liberté de critiquer le libéralisme…

Le 1er mai, les jeunes libéraux flamands de l’Open-VLD ont voulu faire une ‘‘marche de la liberté’’ à Jodoigne, à l’occasion du 1er mai du MR. Mais il ne s’agissait pas de la liberté de défendre une alternative à la faillite du capitalisme, il ne saurait en être question… Selon eux, il y a même ‘‘un accord formel sur le fait qu’il n’y a pas d’autre alternative pour organiser l’économie et la société libre.’’ Apparemment, la liberté que ces jeunes loups libéraux préconisent s’arrêtent aux critiques du libéralisme.

La crise conduit à une aversion profonde, tant pour la crise elle-même que pour ses causes. La crise du capitalisme est totale. Ce système ne permet qu’aux riches de devenirs plus riches tandis que les plus pauvres, les 99%, sont systématiquement désavantagés. Tout cela, les jeunes libéraux le balaient d’un revers de la main avec l’argument de la ‘‘supériorité morale du libre marché.’’ Nous les invitons à aller expliquer cette ‘‘supériorité morale’’ aux 50% de chômeurs espagnols ou aux victimes des guerres et du pillage néocolonial. Mais le capitalisme et le libéralisme sont ‘‘supérieurs’’ car le stalinisme fut un désastre.

Assimiler le socialisme au stalinisme est un argument bien connu, il est toujours plus facile de se défendre en caricaturant l’adversaire. Nous ne nions pas les crimes du stalinisme, mais nous regardons aussi comme le stalinisme a pu arriver. Nous sommes explicitement pour un socialisme démocratique, à l’opposé des régimes dictatoriaux de Corée du Nord par exemple (les jeunes VLD sont restés silencieux sur la Chine…).

Quand tous les arguments pro-libéralisme sont épuisés, les partisans du système actuel se concentrent alors sur la diffamation et la caricature de tout système alternatif. Et si c’est insuffisant, il suffit d’affirmer qu’il existe un ‘‘accord formel’’ sur la ‘‘réalité’’ du fait qu’il n’existe ‘‘pas d’alternative’’. Où et quand cet accord a-t-il été signé, et par qui ? Pour les libéraux, tout le monde ne peut pas le comprendre, et ils déplorent qu’il existe encore ‘‘beaucoup de gens qui se comportent comme si il existait une alternative.’’

Ils s’en sont alors pris à ‘‘l’extrême gauche ou les jusqu’au-boutistes des syndicats’’, et à cette ‘‘proportion significative de la population’’ ouverte à l’idée d’une plus grande ingérence de l’État. Cette couche de la population ose remettre en cause ‘‘l’accord formel’’ sur la non-existence d’une quelconque alternative. Le débat démocratique doit donc se situer dans l’étroit chemin tracé par les libéraux.

S’il existe des problèmes avec le système actuel, c’est que les ‘‘banquiers restent des hommes’’, le système n’est pas responsable. Ces banquiers ont spéculé massivement et ont joué notre économie au casino. Que ces banquiers aient ensuite pu bénéficier d’une opération de sauvetage du gouvernement ne constitue pas un problème, c’est visiblement une intervention de l’Etat acceptable. Et pas un mot sur le fait que la majorité de la population doit maintenant payer.

Le triomphe des libéraux au cours de ces 20 dernières années va progressivement céder place à une attitude très défensive focalisée sur les tentatives visant à caricaturer ce que peut être le socialisme. Refuser toute discussion sérieuse ne remédiera pourtant pas à la faillite du néolibéralisme.

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