A l’intérieur de la CSC gronde le mécontentement face à l’attitude de la direction dans le débat sur les fins de carrière. L’abandon des actions du 10 octobre et la déclaration de la CSC dans les journaux contre la grève de la FGTB n’ont évidemment pas été bien reçus. La note d’orientation connue, la pression monta pour agir contre les attaques sur les prépensions. Nous publions ici un rapport d’une assemblée de militants du Limbourg qui se déroula le 11 octobre.
Un militant CSC
Le président Mathieu Verjans débuta sa présentation en expliquant l’impact qu’eurent les négociations. Se référant ensuite aux “10 résultats obtenus grâce à la CSC”, il poursuivit son introduction par un exposé sur le texte du gouvernement, avec quelques commentaire. Mais de critiques, point. Un tract à destination des militants de la base fut distribué, au bas duquel, accompagnant les “10 résultats”, figurait une petite annotation sur l’existence de deux points importants de désaccord: les prépensions à 60 ans et le peu d’avancées réelles pour les jeunes.
Bien que le président ait déclaré à plusieurs reprises qu’il ne faisait que transmettre ce que le gouvernement avait décidé, il donnait le sentiment de soutenir la proposition gouvernementale. Beaucoup de gens l’ont ressenti en ce sens. De la salle sont venues bien des critiques, mais les interventions étaient limitées à des questions écrites.
Il en resortait néanmoins pas mal d’interrogations sur la durée de la carrière avant les pré-pensions et sur l’attitude de la CSC. Il était clair que presque personne n’était d’accord avec le texte gouvernemental, surtout par rapport à l’âge de la pré-pension. Un militant s’est exclamé: “ Il y a de nouveau des centaines de millions d’euros de baisses de charges, mais quand il sera question du prochain accord interprofessionnel, nous allons encore devoir les payer par un gel des salaires…”
Sous la pression des critiques, M. Verjans déclara que si la CSC désapprouvait la note gouvernementale, elle agirait en conséquence, pas simplement en une ‘promenade de la gare du Nord à celle du Midi’ à Bruxelles, mais par des actions de grèves qui auraient pour effet de faire tomber le gouvernement. Après cette déclaration, M. Verjans reçu des applaudissements pour la première fois de la soirée.
Mais la critique ne cessa pas. Quelques militants ont refusé de distribuer le tract: “Ici, nous avons déjà l’impression que vous défendez la décision gouvernementale. Avec ce tract, les travailleurs vont le penser avec certitude. Nous ne pouvons pas le distribuer.”
Dans sa conclusion, Verjans reprécisa qu’il s’agissait seulement d’une réunion d’information, que la décision gouvernementale n’était pas encore acceptée, et que le Conseil Général du 18 octobre déciderait de partir à l’action en cas de refus.
Pour les militants présents, il était clair que les négociations n’avaient pas apporté d’effets suffisants et qu’il était donc temps d’agir et de partir en action.