Sondage après sondage semblent illustrer une irrésistible ascension de la N-VA. Le dernier sondage commandé par RTL-TVI, VTM et De Morgen parle de 35,1% des intentions de vote en Flandre. Un autre sondage commandé par La Libre Belgique et la RTBF quelques jours avant annonçait même 39,8% !
Par Tim (Bruxelles)
La N-VA est un parti aux multiples facettes. Après avoir quitté la table des négociations gouvernementales, le parti a cherché à montrer un visage ‘‘social’’, notamment en critiquant les salaires des ministres, la dotation royale, etc. La N-VA tente de se profiler comme une alternative sociale pour les Flamands : avec une bonne réforme d’Etat, la N-VA aurait protégé le “Flamand qui bosse dur” de l’impact de la crise. Mais elle est régulièrement démasquée, comme lorsqu’elle parle de son ‘‘modèle allemand’’ où les profits des entreprises sont garantis par des salaires extrêmement bas et des conditions de travail calamiteuses. Jan Peumans, un des dirigeants de la N-VA, vient aussi de défendre une austérité massive dans le budget du gouvernement flamand, en particulier pour les transports en commun.
Pour nous, le soutien électoral dont dispose ce parti nationaliste provient essentiellement du dégoût qu’inspirent tous les partis traditionnels, dont la politique se résume à une succession d’attaques antisociales année après année. La N-VA cherche à s’attirer la sympathie des électeurs en agissant comme un parti anti-establishment, sans toutefois être très concret sur l’alternative qu’elle propose. Nous ne pensons donc pas que la percée de la N-VA provient d’un soi-disant ‘‘virage à droite’’ de la société. De nombreuses études ont d’ailleurs démontré que ses électeurs sont bien plus à gauche qu’elle concernant les thèmes économiques.
Mais le mouvement syndical n’a aucune alternative politique crédible à défendre actuellement. Dans le débat sur les pensions, par exemple, aucun grand parti n’était là pour défendre les revendications des centaines de milliers de personnes qui s’opposent à l’austérité du gouvernement Di Rupo 1er. Aussi longtemps que cette alternative n’existe pas, nombreux seront ceux à être plus enclins à voter pour ce qu’ils considèrent comme un parti d’opposition à l’establishment. En Flandre, c’est aujourd’hui la N-VA, avant ce fut la LDD, le Vlaams Belang ou la figure de Steve Stevaert (SP.a).
Le PSL défend avec acharnement qu’un nouveau parti des travailleurs est nécessaire, un parti qui pourrait rassembler les différents courants du mouvement des travailleurs pour discuter des tactiques et des stratégies de lutte contre l’austérité et pour un autre projet de société. En Flandre, c’est pour cette raison que nous participons à la construction de Rood !, une initiative politique autour de l’ancien candidat à la présidence du SP.a Erik De Bruyn, qui vient de claquer la porte du parti.