Grèce. Vers la fin du procès des néonazis d’Aube Dorée

Après 5 ans et demi et 453 séances intenses, le procès d’Aube Dorée touche à son terme. Les juges se prononceront ce 7 octobre. Il s’agit sans aucun doute du procès le plus important en Grèce depuis 1975, quand ont été jugés les colonels responsables de la dictature.

Durant ces 5 années, ce sont les manifestations antifascistes qui ont permis de systématiquement rappeler à l’opinion publique la tenue du procès, contrecarrant ainsi les tentatives de l’establishment grec désireux d’être très discret sur cette affaire. Encore tout récemment, les antifascistes se sont vus interdire l’accès au Tribunal sous prétexte des mesures sanitaires alors qu’une trentaine de membres d’Aube Dorée étaient présents dans la salle d’audience.

Le silence complice des autorités grecques

Le dirigeant d’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, est un admirateur d’Adolf Hitler et un négationniste qui n’a jamais hésité à faire le salut nazi en public, y compris en plein parlement. Il fut également un proche du dictateur défunt Georges Papadopoulos.

A partir de 1992, suite à la croissance du mouvement nationaliste en raison de l’émergence de la question de la Macédoine, Aube dorée s’est attaquée physiquement à de centaines de militants de gauche, migrants, réfugiés et en général à toutes celles et ceux qui ne correspondent pas aux croyances nazies de l’organisation. Jamais les autorités grecques n’ont voulu toucher au parti néonazi. Il a fallu l’assassinat du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, le 18 septembre 2013, et le développement d’un large mouvement antifasciste pour que la pression sur le pouvoir exécutif le décide à conduire Aube dorée au tribunal. Deux généraux et de nombreux cadres de la police ont également été contraints de démissionner en raison de leurs collusions avec l’organisation néonazie.

A ce moment-là, Aube dorée devenait hors de contrôle. En plus de l’assassinat de Pavlos, en dix jours à peine, ses membres avaient attaqué des cadres de la Nouvelle Démocratie (le parti de droite au gouvernement à l’époque) et blessé sérieusement des syndicalistes du PAME (syndicat du Parti communiste). Ils flirtaient alors avec les 11% dans les sondages.

L’issue du procès

Les 69 membres d’Aube dorée sur le banc des accusés connaîtront leur sort le 7 octobre. Ce jour-là sera à nouveau une importante date de mobilisation antifasciste. Même si l’organisation est aujourd’hui très affaiblie, le danger de l’extrême droite perdurera, en Grèce comme ailleurs, tant que survivra ce système capitaliste inégalitaire qui a besoin du racisme et des discriminations pour diviser et affaiblir la colère populaire.

Action L’extrême droite est criminelle ! Extreemrechts is crimineel ! Ce samedi 3 octobre, 14h, gare centrale.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai