Le coronavisrus dans les maisons de repos : témoignage d’un infirmier


Depuis des années, nous menons une bataille dans le secteur des soins pour obtenir davantage de moyens et de personnel. Cette bataille est livrée avec tous les gouvernements de ce pays. Dans notre intérêt ainsi que celui des personnes qui nous sont confiées. Aujourd’hui, tout le monde constate les conséquences du sous-financement de la santé : des morts inutiles et des personnes gravement malades.

Par Jan, infirmier, Louvain

Cela fait quatre semaines que les maisons de repos ont été mises en quarantaine, ce qui a entraîné de strictes restrictions quant aux personnes qui peuvent encore entrer et sortir. Ces restrictions visaient à empêcher les personnes âgées très vulnérables d’être infectées par le coronavirus. Ces dernières semaines, un flux continu de documents a développé des règles plus strictes sur la façon de traiter le linge propre et sale, les cadeaux, la nourriture,… que les familles ont continué à apporter à leurs parents et grands-parents.

Mais la plus grande source de risque pour les personnes âgées et le personnel sont, bien sûr, les personnes qui apportent involontairement le virus dans les maisons de repos, dont le personnel qui entre et sort pour venir travailler. Les nouveaux résidents qui, malgré le confinement, sont toujours admis en provenance des hôpitaux et d’autres maisons de repos présentent également un risque d’infection. Les chambres vides représentent une dépense pour les maisons de repos, ce qu’elles cherchent à éviter y compris en période de coronavirus. Pourquoi les autorités n’ont-elles pas créé de système de compensation pour cela ?

Le personnel des maisons de repos a probablement représenté la plus grande source d’infection pour les résidents ces dernières semaines, ce qui a entraîné une explosion du nombre de personnes âgées malades et de décès. Il est à craindre que de nombreux membres du personnel des maisons de repos souffrent de conséquences psychologiques dans les années à venir.

Le gouvernement flamand porte une grande responsabilité à cet égard, en plus, dans une moindre mesure, des conseils d’administration. Ils se sont révélés incapables de faire face à une telle crise sanitaire.

Bien entendu, contrairement aux hôpitaux, les maisons de repos ne disposent pas de personnes ayant une formation scientifique, comme des virologistes, des hygiénistes, des épidémiologistes et des infirmières hautement spécialisées, pour gérer de manière indépendante l’organisation des soins et la préparation de tout le personnel à la crise. La direction aurait dû demander l’aide des hôpitaux. Un employeur est le premier responsable de la sécurité sur le lieu de travail.

Cependant, c’est le gouvernement flamand qui porte la plus grande responsabilité. Il n’a pas fourni d’équipements de protection individuelle pour le secteur, tels que des masques buccaux, des gants et des vêtements de protection jetables. Il n’a pas fourni de formation adéquate pour apprendre à travailler avec ces matériels. Il n’a pas non plus fourni suffisamment de tests pour dépister le personnel infecté ou détecter les résidents potentiellement infectés. Et, surtout, il a détruit les secteurs sociaux pendant des années, rendant peu attractif de travailler dans le secteur.

Quatre semaines trop tard, le ministre Beke présente un plan de crise. Ce n’est que maintenant qu’il propose les premiers kits de test pour avoir une idée de l’ampleur du problème des infections. Maintenant que probablement des milliers de personnes ont déjà été infectées, et maintenant que plusieurs centaines sont déjà mortes.
Un autre problème apparaît déjà. De nombreuses personnes âgées malades ne veulent pas vivre à tout prix, mais veulent mourir dans la dignité. Cependant, une oxygénothérapie et des médicaments suffisants pour prévenir l’essoufflement ne semblent pas garantis.

Ce secteur n’a pas besoin d’un plan de crise élaboré par un gouvernement qui ne peut que nous apporter la misère, la mort et de nouvelles mesures d’austérité. Ce dont ce secteur a besoin, c’est un plan de crise pour protéger son personnel et ses résidents. Nous ne pouvons pas compter sur Wouter Beke et le gouvernement flamand pour cela. La colère blanche devra à nouveau se faire entendre, et avec force !

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai