Nous étions 80.000 à Bruxelles : en route vers la grève pour le pouvoir d’achat à l’automne !

La colère à l’égard des porte-monnaie vides est profonde et se renforce à chaque fois que l’on fait des courses ou des achats. Tout devient plus cher et nos revenus ne suivent pas. Ça ne peut pas continuer comme ça ! Tel était le message de 80 000 manifestants à Bruxelles aujourd’hui. Il s’agissait de la plus grande manifestation syndicale depuis la protestation contre le gouvernement de droite de Michel et contre les tentatives de contre-réforme des retraites.

Le PSL/LSP était bien entendu présent avec différents stands le long du parcours.

Une fois encore, les médias établis se sont principalement concentrés sur les « nuisances » causées par la journée d’action. Les patrons ont eu droit à une tribune dans presque tous les médias pour dénoncer ces actions. A Agoria, il a été rapporté qu’il y avait une perte de production de 80 millions d’euros dans l’industrie manufacturière technologique, soit un quart de la production quotidienne normale. Les patrons d’Agoria ont ainsi indirectement confirmé le constat fait par beaucoup pendant la pandémie : c’est nous, les travailleurs, qui faisons tout fonctionner et qui créons la valeur. Les patrons ont essayé de présenter la situation comme si les entreprises fournissaient le pouvoir d’achat et que les actions ne touchaient que les entreprises. Comme si les patrons n’étaient pas responsables des politiques que leurs amis politiciens mettent en œuvre pour eux. C’est à leur demande que nos salaires et conquêtes sociales sont réduits.

La manifestation a été un succès avec de nombreuses personnes venues de tout le pays. La norme salariale précédente de 0,4% n’a pas encore été digérée que déjà une autre gifle au visage des travailleurs est en route. Une nouvelle norme salariale doit être fixée cet automne. Avec la loi actuelle sur les salaires, il n’y aura pas de marge. Est-ce là notre remerciement après que le travail acharné ait assuré des bénéfices records et une marge bénéficiaire supérieure à celle des pays voisins ? Le président de la CSC, Leemans, a raison lorsqu’il affirme que « la loi sur les normes salariales est erronée ». La tête de la FGTB, Miranda Ulens, a menacé d’un « automne chaud ». Il est effectivement clair que des actions seront encore nécessaires. L’idée d’actions régionales en septembre et nationales en octobre a circulé aujourd’hui. Il aurait été préférable de ne pas limiter cette proposition de plan d’action aux couloirs de la manifestation, mais de l’expliciter dès maintenant, dans des tracts et du matériel pour les militants dans les entreprises, afin de pouvoir utiliser tout l’été pour la mobilisation.

Comme nous l’avons écrit dans notre tract : « Les patrons mentent. Ils parlent d’une spirale salaires-prix. Nos salaires seraient la cause de l’inflation. C’est faux. Il existe bien par contre une spirale bénéfices-prix. Avec une vaste campagne « Opération vérité », nous pouvons donner à la classe ouvrière des arguments qui réfutent les mensonges du patronat ! Une telle campagne d’information a précédé la « grève du siècle » de l’hiver 1960-61. Une campagne de réunions publiques et de réunions du personnel pourrait s’accompagner d’actions sur les lieux de travail, dans les quartiers et sur les marchés. Pourquoi ne pas produire un « journal du pouvoir d’achat » similaire au « journal des pensions » du front commun syndical de 2018, au moment de la mobilisation – réussie – contre le système de pension à points ? Nous avons besoin d’un plan d’action qui montre à tous que nous sommes sérieux. Avec des dates connues suffisamment à l’avance, à l’image de ce qui avait été prévu à l’automne 2014, lorsque la force de la classe ouvrière organisée avait fait vaciller le gouvernement Michel. Le gouvernement a alors survécu parce qu’un deuxième plan d’action plus fort n’a pas été lancé, avec, par exemple, une série de grèves générales de 24, 48 et 72 heures. »

« Pour s’assurer qu’un élan ne soit pas stoppé d’en haut, l’organisation à la base est essentielle. Les assemblées du personnel, même dans les endroits où les jeunes travailleurs ont peu ou pas d’expérience de ce type d’organisation, sont des moments cruciaux pour communiquer des arguments, diffuser des informations, susciter l’implication. Mais ils peuvent aussi être l’occasion de créer des bannières et des slogans pour éviter que les revendications vagues ne dominent les actions. Ces réunions peuvent également voter démocratiquement des motions concernant les prochaines étapes à suivre, etc. »

Une campagne de réunions publiques et de réunions du personnel serait également utile pour développer et populariser nos alternatives. En attendant, nous savons tous ce qui ne va pas et que notre pouvoir d’achat ne peut pas continuer ainsi. La réponse consistant à faire payer les super-riches est correcte mais doit être concrétisée : comment appliquer un impôt sur la fortune, comment faire en sorte que la classe ouvrière prenne le contrôle de la valeur qu’elle produit, comment parvenir à une planification rationnelle de la richesse disponible dans l’intérêt des gens et de la planète ? Si l’ensemble du système est dans l’impasse pour la majorité de la population, nous devons oser mettre le changement social socialiste à l’ordre du jour dans le cadre de notre lutte quotidienne pour l’amélioration.

Un programme qui repose sur ce qui est nécessaire

  • Payer pour se rendre au travail ? Pas question ! Remboursement intégral des frais de transport.
  • Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.
  • Brisons la loi sur les salaires ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure !
  • Augmentons le salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois et de la pension minimale à 1700 euros.
  • Contre la charge de travail intenable et pour l’emploi : la semaine des 30 heures, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires.
  • Il nous faut un plan d’investissements publics massifs visant à étendre et à rendre gratuits les services publics tels que les transports publics, les garderies, l’enseignement, les soins de santé …
  • Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
  • Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
  • Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
  • Pour une économie démocratiquement planifiée, le socialisme démocratique.

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