Les prix de l’énergie s’envolent. Défendons notre pouvoir d’achat!

Les travailleurs et leurs familles souffrent de la hausse des prix de l’énergie. La baisse du pouvoir d’achat pèse de plus en plus sur le bugdet des ménages. Le plein d’essence est devenu un luxe. Le prix du baril de pétrole a doublé en un an, passant de 35 à plus de 70 dollars! Les économistes disent qu’à 60 dollars le baril, le consommateur perd 270 euros par an à cause des coûts supplémentaires pour l’essence, le mazout, etc.

Peter Delsing

Pourquoi les prix du pétrole sont-ils devenus si instables? A chaque fois que des incidents ont lieu dans une région sensible – le cyclone Katrina, la guerre et le terrorisme au Moyen-Orient – on se réfère aux tensions entre l’offre et la demande. Certes, la demande d’énergie est plus que soutenue. Mais c’était prévisible depuis longtemps. Le fait est que les Etats-Unis n’ont pas construit de nouvelles raffineries depuis 25 ans. Les pays membres de l’OPEP ont fait la même chose. Les capitalistes de ces pays ont aussi délibérément négligé les problèmes de sous-investissement. Quand la demande est supérieure à l’offre, ces rapaces font s’envoler les prix… et leurs profits. Ce sont les travailleurs et leurs familles qui paient la note.

Le gouvernement contraint aux concessions

Le gouvernement de Verhofstadt était obligé de prendre des mesures. Les travailleurs de Cockerill, Arcelor, etc sont descendus dans la rue en septembre contre la hausse excessive du prix de l’énergie. Les transporteurs ont menacé d’actions et de blocages. Dans un climat social déjà alourdi par la discussion sur les prépensions, le gouvernement a dû faire quelques concessions. Il a accordé une réduction de 17,35% sur la TVA et les taxes pour l’achat de toute quantité de mazout pendant la seconde moitié de 2005. Les transporteurs vont percevoir le remboursement de leurs taxes de façon anticipée.

C’était nécessaire, mais pas suffisant. Selon les spécialistes, les prix pétroliers vont stagner à la hausse, voire continuer de grimper, dans les années à venir. La chambre de commerce Goldman Sachs n’exclut pas la possiblité d’un baril à 105 dollars! Les mesures ponctuelles ne nous satisfont pas. La facture d’énergie dévore déjà 10% du budget quotidien de nombre de ménages.

S’ils veulent rétablir notre pouvoir d’achat, les syndicats doivent exiger que l’essence, le diesel, etc soient réincorporés dans l’index. Le prix du mazout, qui est encore dans l’index, a doublé en 2 ans. Les patrons d’Agoria, de leur côté, n’ont pas d’états d’âme: ils exigent sans gêne aucune que le mazout soit retiré de l’index!

Carburants dans l’index!

Face à cette arrogance, nous devons organiser la riposte. Il faut aller chercher l’argent là où il se trouve: dans les poches des patrons et des grands actionnaires. La direction syndicale doit répondre aux attaques patronales avec un plan d’action. Il faut rouvrir la discussion sur la hausse de notre pouvoir d’achat en liaison avec la défense des (pré)pensions. Tous les carburants doivent être réincorporés dans l’index; nos salaires et allocations méritent une véritable augmentation! Non aux multinationales qui se remplissent les poches sur notre dos, oui à la nationalisation des entreprises pétrolières sous contrôle ouvrier!

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