Le racisme nous affaiblit : organisons la résistance antifasciste

Manifestation contre le meeting du VB avec Salvini à Anvers le 2 décembre. Photo : Liesbeth

Le succès électoral du Vlaams Belang donne des ailes à toutes sortes de groupes à sa marge. Cela n’est pas sans incidences : de l’incendie criminel du futur centre pour demandeurs d’asile de Bilzen au salut hitlérien tenu au camp de Breendonk, en passant par la tenue d’un meeting sexiste à l’université de Gand.

L’extrême droite tente de se servir du rejet généralisé de la politique menée par les partis traditionnels pour faire progresser le racisme. Sans lutte collective contre les véritables profiteurs, les capitalistes, l’extrême droite a plus facile de pointer les migrants du doigt. Il n’y a qu’un seul moyen efficace de combattre ce racisme et l’influence de l’extrême droite : en nous organisant autour de revendications qui permettent un progrès social. Une meilleure protection sociale, des salaires plus élevés, des services publics (transports, enseignement, soins de santé) plus nombreux et de meilleure qualité ou des pensions de retraite viables: lorsque l’on se bat pour toutes ces choses, il est rapidement évident que le racisme ne nous aide pas, il nous affaiblit. Le talon d’Achille du Vlaams Belang est que ce parti progresse sur base du mécontentement social, sans avoir lui-même de réponse.

Ne nous faisons pas d’illusions : si la droite et l’extrême droite s’en prennent aux migrants, ce n’est pas pour offrir plus d’avantages sociaux à leur ‘‘propre peuple’’. Ce n’est qu’un tremplin pour généraliser les attaques par la suite. C’est ce que nous constatons d’ailleurs avec le gouvernement flamand, qui économise beaucoup sur les budgets des soins, du bien-être, de la culture, des transports publics et d’autres questions qui touchent tout le monde. Cela n’empêche pas le président du VB, Tom Van Grieken, d’être fier d’affirmer que le gouvernement flamand porte le cachet de son parti. Les pays où l’extrême droite s’est retrouvée au pouvoir confirment ce tableau : le FPÖ autrichien a été responsable d’attaques contre les retraites et les conditions de travail, et la Lega italienne a procédé à des privatisations.

Chez les jeunes, la situation est très polarisée : des groupes comme Schild & Vrienden essaient de s’y développer et le VB aussi. Le parti d’extrême droite s’implique dans ces cercles étudiants comme le NSV ou le KVHV pour occuper le terrain universitaire. Un de ses objectifs est de renforcer sa base militante à Anvers. Ces derniers mois, des dirigeants du VB tels que Van Grieken et Van Langenhove ont déjà pris la parole lors de réunions du NSV et du KVHV. La prochaine étape sera la marche de la haine annuelle du NSV, fin mars, à Anvers.

Ne restons pas les bras croisés ! Les antifascistes ont organisés diverses actions récemment, notamment un rassemblement contre la venue du dirigeant d’extrême droite italien Salvini à Anvers et deux rassemblements contre le sexisme du KVHV à Gand. Ces deux initiatives étaient importantes pour dénoncer l’hypocrisie du VB qui se prétend anti-establishment mais a loué la salle la plus chic d’Anvers avec des subventions européennes et a fait venir Salvini par avion privé ! La mobilisation contre le KVHV à Gand était également importante : il s’agit du club étudiant dont sont issus le député VB Dries Van Langenhove et ses partisans de Schild & Vrienden. Le KVHV dispose également du soutien des milieux proches de la N-VA et, après les élections de mai ou la N-VA a reçu une claque, ces étudiants ultra-conservateurs cherchaient à se venger après avoir été poussés dans la défensive autour du scandale de Schild & Vrienden révélé par la VRT. Le KVHV estimait pouvoir se permettre n’importe quoi, mais il est allé trop loin avec son meeting sexiste. Heureusement que des mobilisations ont assuré que cet événement dégueulasse ait été largement connu !

Le prochain rendez-vous sera donc la contre-manifestation antifasciste face à la marche de la haine du NSV à Anvers. Nous avons pris l’initiative de mettre en place un comité d’action antifasciste pour faire de cette manifestation un succès, où tous ceux qui le souhaitent peuvent s’impliquer. Début février, nous connaîtrons peut-être la date de la manifestation d’extrême droite, et donc également de la contre-manifestation. Au moment où le VB tente de reconstruire son mouvement de jeunesse, on ne saurait trop insister sur l’importance de cette mobilisation antifasciste combative ! Ne nous regardez-pas, rejoignez-nous !

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