L’Europe, la crise, le patronat et nous…

Ce n’est plus un secret pour personne : l’économie européenne ne va pas bien. Chômage chronique, croissance en berne, paupérisation croissante de la population sont quotidiennement au menu de l’actualité. Au premier trimestre 2005, deux pays indiquaient une croissance négative : l’Italie avec -1,6% et les Pays-bas avec -0,6%. La Belgique quant à elle obtenait 0% de croissance pour ce trimestre.

Simon Hupkens

Pour le second trimestre, selon l’OCDE, c’est au tour de l’Allemagne, pourtant considérée comme le moteur de la croissance européenne de stagner économiquement (0%) alors que la Grèce voit sa production diminuer de 0,5%. Tous les indicateurs montrent donc la mauvaise santé de l’économie européenne.

L’incapacité des gouvernements nationaux et de celui de l’Union à mettre en place une stratégie qui relance l’emploi et mette fin à la dégradation du niveau de vie des Européens est flagrante. Il faudrait évidemment que ceux-ci puissent s’interroger sur le lien entre croissance et niveau de vie, entre imposition du capital et bien-être de la population. Ce n’est pas demain la veille ! Les mesures qu’ils prônent pour enrayer la crise ne sont en fait que des prétextes pour casser les acquis des travailleurs et de leurs familles. La compétitivité des entreprises européennes sert de porte-drapeau au patronat et aux gouvernements à sa solde pour licencier en masse. Plus de chômage, c’est ça leur solution à la crise économique ? Vivement l’alternative!

Constitution Européenne

Stéphane, EGA-Liège

En quoi consistait la constitution ?

Le projet de constitution visait, notamment, à libéraliser nos services publics, et donc à jeter en pâture au marché notre enseignement. Les conséquences de cette politique sont déjà connues : élitisme croissant dans l’enseignement supérieur et augmentation du coût des études. Une privatisation de l’enseignement a en effet pour conséquence de faire passer le coût de nos études, d’un coût dont la majorité est financée par la communauté, au coût réel des études c’est-à-dire de 4000 à 6000€ annuels.

Autant dire que la majorité d’entre-nous n’y auraient plus accès. Voilà les perspectives que les politiciens bourgeois réservent à leur jeunesse. Cela, ainsi que les nombreuses mesures d’austérité draconiennes que la bourgeoisie mène contre nos conditions de vie et de travail, l’électorat français et néerlandais l’a bien compris en refusant cette Europe il y a maintenant trois mois.

Quelles leçons tirer du rejet de ce traité?

Tout d’abord, la campagne précédent les votes nous a démontré une fois de plus (si besoin en est encore) la trahison et l’opportunisme des partis sociaux-démocrates européens, ceux-ci visant à sacrifier les intérêts de la classe laborieuse au profit de pseudo-avancées sociales. Ces partis prétendant défendre les travailleurs n’ont plus que le nom de socialiste ! Par leur politique de défaitisme et de collaboration avec leur bourgeoisie nationale, ces opportunistes ont trahi leur électorat.

Un autre enseignement de ce refus est qu’il fut majoritairement émis par les travailleurs les plus précaires et par les jeunes. Cela reflète clairement un vote de classe, de résistance à la politique antisociale, et casse les préjugés souvent propagés sur l’idée qu’il s’agissait d’un vote « nationaliste », « anti-européen », etc.

Quelle alternative proposer?

Le capitalisme a montré toutes ces failles ces dernières décennies : la paupérisation des masses, l’incapacité des gouvernements successifs à sortir leur pays de la crise, etc. Le capitalisme a fait son temps ! Il est désormais un frein au développement de l’humanité. Notre avenir réside dans le Socialisme. Ce but ne peut être atteint qu’à travers la récupération des moyens de production par les travailleurs organisés en un parti soudé. L’histoire nous montre que la bourgeoisie ne laissera pas ses privilèges s’en aller sans tenter de les maintenir par la force. Ce passage ne peut donc se faire que par la révolution.

Les tâches de la jeunesse dans l’Europe d’aujourd’hui.

La colère est grande en Europe, nombre de jeunes travaillant ou non, ont compris que le capitalisme est à l’agonie et nous mène droit dans le mur. Ils ont compris que la politique des gouvernements européens, qu’ils soient soi-disant de gauche ou de droite est une politique qui sert l’intérêt d’une minorité (la bourgeoisie) au détriment de l’immense majorité (les travailleurs).

Il faut maintenant que ces jeunes s’unissent dans un vrai parti révolutionnaire qui propose une solution à cette colère et qu’ils rallient à leur cause les travailleurs ! Cette tâche sera longue mais c’est uniquement à ce prix que pourra se créer une Europe unie sur base démocratique et égalitaire.

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