L’enjeu des élections et de la lutte sociale : Le gouvernement de droite peut-il ou non poursuivre la casse sociale ?

Les élections communales auront lieu le 14 octobre et, un peu plus de six mois plus tard, le 26 mai 2019, la mère de toutes les élections réunira les fédérales, les régionales et les européennes. L’enjeu n’est pas des moindres. Le gouvernement de droite recevra-t-il la confiance de continuer sa coalition thatchérienne ou sera-t-il sanctionné et l’électeur fera-t-il ce que les dirigeants syndicaux n’ont pas fait en 2014, c’est-à-dire renverser le gouvernement ?

Par Eric Byl

Lorsqu’il a pris le pouvoir à l’automne 2014, le gouvernement de droite a promis de faire ce qu’aucun gouvernement précédent n’avait osé. L’âge de la retraite a été relevé, les salaires ont été limités avec un saut d’index et les allocataires sociaux ont subi une attaque sauvage. Les syndicats ont immédiatement été tirés de leurs pantoufles. Une manifestation de masse a suivi des concentrations militantes et, dans des cas exceptionnels, des assemblées générales ont pris place sur des lieux de travail. Ensuite sont venues trois grèves générales régionales de 24 heures, suivies d’une grève générale nationale de 24 heures. Le gouvernement vacillait. L’opinion publique s’est retournée contre lui et son action. Dans les sondages, une grande majorité se prononçait en faveur d’un véritable impôt sur les fortunes. Les dirigeants syndicaux étaient cependant visiblement plus effrayés par le dynamisme qu’ils avaient généré que par le gouvernement. Ils ont refusé de finir le boulot et le gouvernement a pu rétablir sa position.

Depuis lors, nous avons dû avaler les mesures antisociales les unes après les autres. Aucun secteur et aucun groupe de population n’a été épargné, si ce n’est les patrons, les riches et les politiciens eux-mêmes. Parallèlement, l’arsenal législatif de la répression a été renforcé. Ce qui était alors considéré comme inhumain est de plus en plus devenu courant. Les syndicats n’étaient plus en mesure d’imprimer leur marque. Le gouvernement kamikaze est devenu une forteresse imprenable. Chaque fois que le pire semblait être atteint, le gouvernement a proposé de nouvelles mesures. Le dernier événement en date s’appelle ‘‘l’accord d’été’’, qui signifie une attaque contre les chômeurs, les journées de maladie des fonctionnaires, la retraite anticipée et le régime de chômage avec supplément d’entreprise ou encore la formation des salaires, où l’ancienneté doit céder la place à la compétence et à la productivité. Les patrons se lèchent les babines.

Mais la NV-A fait savoir que ses positions socio-économiques au sein du gouvernement ont été trop édulcorées et ne sont pas allées assez loin. Elle regrette que le chômage n’ait pas été limité dans le temps et, selon les syndicats, elle souhaiterait également s’en prendre aux fonds de grève, créer une personnalité juridique pour les syndicats et retirer des syndicats et des mutuelles la gestion des allocations de chômage et de maladie. Ce ne serait rien de moins qu’une tentative de briser les syndicats à l’image de ce que Thatcher a fait dans les années 1980 au Royaume Uni.

Le président de la FGTB, Vertenueil, a déjà annoncé qu’il rendra la vie difficile au gouvernement. Une manifestation nationale est en cours de discussion avec la CSC pour le 2 octobre. Les fonctionnaires ont également fait savoir qu’ils entreraient encore en action en septembre. Si cela est vrai, les questions sociales – le talon d’Achille du gouvernement Michel – seront bien présentes à la veille des élections communales et les thèmes chers au gouvernement – la sécurité, la migration et l’identité – seront relégués au second plan. Mais cela ne doit pas en rester à l’étape de la rhétorique enflammée. Cette fois, nous devons vraiment retrousser les manches pour une préparation sérieuse et faire preuve de persévérance. La combinaison d’une lutte sociale combattive et d’un bouleversement politique pour le gouvernement peut transformer la situation !

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