A l’occasion du sommet du G8 de début juillet à Glenaegles en Ecosse, la campagne ‘Make poverty history’ pour le commerce équitable, l’annulation de la dette et une meilleure aide au développement a démarré. Malheureusement, ces revendications sont un peu floues. Le commerce équitable est impossible sur une base capitaliste vu que les profits primeront toujours sur le niveau de vie de la majorité de la population.
Luc Wendelen
20 ans après Live Aid, des concerts ont de nouveau été organisés dans les 8 pays du G8 pour "renforcer la conscience" sur la pauvreté mondiale. Les stars de la musique pop s’engagent sur des thèmes comme le sida, la pauvreté ou la destruction de l’environnement. Ça renforce la désaffection de larges couches de la population vis-à-vis de l’élite politique des pays riches.
Les 20 années qui ont suivi Live Aid ont vu un élargissement phénoménal du fossé entre riches et pauvres au niveau mondial. 1 milliard de gens vivotent avec moins d’1 dollar par jour, plus de 2 milliards de gens ont moins de 2 dollars par jour. Les 200 personnes les plus riches au monde possèdent plus que les 2,4 milliards les plus pauvres. 6.000 enfants meurent chaque jour du sida faute de médicaments. Les 10 plus grosses firmes pharmaceutiques américaines ont réalisé à elles seules 35,9 milliards de dollars de bénéfices en 2002.
En 2002, les dix personnes les plus riches du monde avaient une fortune personnelle de 266 milliards de dollars. C’est 5 fois plus que le montant annuel total de l’aide au développement des pays pauvres. Ce serait largement suffisant pour stopper la diffusion du sida, de la malaria et d’autres maladies infectieuses et pour faire baisser de deux tiers la mortalité infantile et de trois quarts la mortalité des femmes en couches d’ici 2050.
Les remises de dettes limitées consenties par le G8 ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Ces remises de dettes ne visent qu’à redorer le blason du G8. Dans le même temps, on veille à ce que la remise (d’une partie) des dettes publiques serve à rembourser les investisseurs privés. La Banque mondiale évalue la charge totale de la dette à quelque 2.500 milliards de dollars dont les deux tiers vont à des investisseurs privés.
En tant que marxistes, nous soutenons l’annulation de toutes les dettes, mais ça ne résoudra pas les problèmes de ces pays. C’est impossible tant que nous vivrons dans un système capitaliste et que la majorité des moyens seront entre les mains d’une petite minorité de nantis. Il faut une alternative socialiste au système actuel.