[10/10 – La parole aux grévistes] Un fonctionnaire du SPF Finances

La colère gronde dans l’ensemble des services publics. Des années de fonctionnement avec des moyens insuffisants ont alimenté une grande frustration, tant parmi le personnel qu’auprès des usagers. Les raisons de participer à la journée d’action du secteur public du 10 octobre sont nombreuses. Et qui pourrait expliquer cela mieux que les grévistes eux-mêmes ?

Photo: Wikicommons. Par Varech

« Ce ne sont pas seulement les fonctionnaires qui sont concernés par ces attaques, mais l’ensemble de la population qui assiste à une dégradation des services publics qui lui sont fournis »

“Ça fait déjà longtemps que ça va mal et que la situation se détériore dans les SPF. Au SPF Finances, on est passé d’à peu près 32.000 membres du personnel à 22.500 aujourd’hui. En 11 ans, c’est presque 30% de personnel en moins. La conséquence, c’est une pression qui augmente sur les agents et une diminution de la qualité du service rendu. Mais avec ce gouvernement, la situation empire et pas qu’aux finances. Si on prend l’ensemble des services fédéraux, depuis l’arrivée de ce gouvernement, les effectifs ont diminué de presque 10%.

‘‘Le gouvernement a clairement annoncé que ‘‘l’idée est que le régime contractuel devienne la norme et remplace les statutaires lors des futurs engagements’’. Pour le moment, 80% des fonctionnaires dans les SPF sont statutaires et 20% contractuels. La volonté du gouvernement est de passer progressivement vers un 50-50 comme l’a expliqué le député fédéral MR Gautier Calomne dans ‘La Libre’ du 19 septembre. Il a même déclaré vouloir aller plus loin en permettant de faire appel à des intérimaires.

‘‘Il ne faut pas se laisser tromper, vu le nombre important de travailleurs concernés, il préfère y aller progressivement mais il est clair que le gouvernement veut tout simplement supprimer le statut et faire passer l’ensemble des travailleurs des services public sous contrats privé. En faisant cela, ils veulent augmenter la pression sur les travailleurs, pouvoir les licencier plus facilement et désorganiser les services publics pour mieux justifier certaines privatisations. Ce ne sont donc pas seulement les fonctionnaires qui sont concernés par ces attaques, mais l’ensemble de la population qui assiste à une dégradation des services publics qui lui sont fournis.

‘‘Certains collègues pensent peut-être qu’ils ne sont pas concernés parce qu’ils sont déjà nommés, pourtant lorsqu’on regarde dans d’autres pays, certains ont décidé du jour au lendemain de purement et simplement supprimer le statut de fonctionnaire. Comme par exemple la Suisse, qui a supprimé le statut en 2002. Et lorsque l’on sait qu’aux Etats-Unis le recouvrement des dettes d’impôt est fait par des sociétés privées, il est clair qu’il est possible que le gouvernement aille de plus en plus loin si on ne l’arrête pas. En Belgique, la privatisation de certains services a d’ailleurs déjà commencé, le dernier exemple en date étant la fermeture de la Monnaie Royale fin de cette année.’’

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