Jeunes en lutte pour l’emploi – Faites votre choix : le chômage ou un job de misère

Dans les pages de Lutte Socialiste ous ur ce site, nous avons déjà abordé la problématique du chômage des jeunes dans de nombreux articles, notamment avec le chiffre alarmant d’un jeune de moins de 25 ans sur trois au chômage en 2011 ou encore avec la perspective de 800.000 chômeurs en Belgique pour la même année.

Par Nicolas Croes

A NOUS DE PAYER NOS EMPLOIS PRÉCAIRES

Pour les politiciens traditionnels, tout n’est qu’une question de volonté et de formation du sans-emploi… ainsi que d’incitants à l’employeur bien entendu. Johan Vande Lanotte, ancien président du SP.a (le PS flamand), insiste sur l’expérience. Quand on reste au niveau du principe, là, comme ça, ça peut paraître sympa. Qui pourrait dire qu’on n’a pas besoin d’expérience? Sauf que, concrètement, c’est vraiment, mais alors vraiment loin d’être sympa. Son idée, c’est de transformer la période de stage d’attente (1) en une ‘‘période d’expérience au travail’’.

PARLER, OK, MAIS AUSSI AGIR !

NOUS – POUR DES MARCHES DES JEUNES POUR L’EMPLOI !

Le PSL participe à des comités ‘‘Jeunes en lutte pour l’emploi’’ avec les jeunes FGTB de différentes villes et d’autres organisations comme la Jeunesse Ouvrière Chrétienne pour organiser des manifestations locales sur le thème de l’emploi des jeunes.

Pour nous, il s’agit clairement d’aider à construire un rapport de forces en faveur des travailleurs et des jeunes. N’hésitez pas et participez avec nous : pour avoir un avenir, il nous faudra lutter! Contactez nous! (02/345.61.81)

EUX – MAQUILLAGE CONTRE CHÔMAGE

Deux communes du nord des Pays-Bas ont mis en place un plan destiné à relooker les chômeuses pour les aider à trouver un mari riche qui les dispenserait de devoir toucher les allocations de chômage! Difficile de trouver plus absurde comme méthode de lutte contre le chômage. On doit aussi dénoncer le caractère extrêmement sexiste de cette mesure qui considère que les femmes ne sont pas beaucoup plus que de jolis objets à vendre.

Derrière les mots, la ‘‘période d’expérience au travail’’ consiste à forcer un jeune à accepter un stage en entreprise, qu’il ne peut refuser, tout comme il serait obligé d’accepter une offre d’emploi dans cette entreprise après le stage. En guise de ‘‘salaire’’ le jeune recevrait une allocation d’attente considérée comme subside à l’emploi. Expliqué plus brutalement, il s’agit d’aller puiser dans les caisses de la collectivité (c’est-à-dire notre argent, celui de nos impôts) pour que des patrons puissent bénéficier de travailleurs quasigratuits, forcés d’accepter n’importe quelle condition.

Ça ne reste qu’une proposition en l’air nous direz-vous. Mais Joëlle Milquet, la ministre de l’emploi du précédent gouvernement, a suivi exactement la même logique avec l’application de son plan win-win (2) : payer des salaires de misère avec l’argent des caisses de l’Etat.

Les diminutions de charges et autres cadeaux aux entreprises ont permis de donner plus d’argent aux patrons tout en laissant ces derniers libres de presser un travailleur comme un citron pour le jeter ensuite quand il n’y a plus assez de ‘‘subside à l’emploi”” pour le soutenir. Cette somme gigantesque, plusieurs milliards d’euros par an, aurait pu être consacrée au développement des services publics, en engageant des travailleurs avec de bons statuts. Il y aurait ainsi moins de chômage, et plus de service à la population. Pas mal hein ? Attendez, parce qu’il y a moyen d’aller encore plus loin.

UN CHOIX DE SOCIÉTÉ

Partout en Europe, les gouvernements regardent les pensions le couteau entre les dents. On parle partout d’élever l’âge d’accès à la retraite. En France, on estime que le projet du gouvernement Sarkozy de repousser l’âge de départ à la retraite représente l’équivalent d’un million d’emplois de jeunes… En Espagne, le gouvernement (dirigé par l’équivalent local du PS) aimerait bien faire pareil, dans un pays où 40% des moins de 25 ans sont au chômage !

Toujours selon Philippe Defeyt, ‘‘le chômage n’a jamais été aussi élevé, il augmente de manière tendancielle, depuis 30 ans, il touche aujourd’hui, quasiment 15% de la population active (…) comment peut-on vivre dans une société, quand de manière aussi structurelle et durable, il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde ? Il est peut-être temps de voir s’il n’est pas possible de s’organiser autrement, sur le plan économique et sur le plan social.”

Pour le PSL, la solution est simple : partager le temps de travail disponible en fonction des forces disponibles. Aujourd’hui, chaque avancée technologique met plus de gens à la rue, alors que cela devrait permettre d’avoir plus de temps à consacrer pour soi et pour la société. Concrètement, le PSL revendique les 32 heures de travail par semaine, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. L’argent existe! Vous vous souvenez des banques qui ont été sauvées à coups de milliards par la collectivité ? Et bien les quatre banques belges ont réalisé ensemble un bénéfice de 1 milliard d’euros uniquement au cours du premier trimestre 2010. Si le secteur financier était placé sous contrôle démocratique des travailleurs et non pas sous celui de requins capitalistes, ces moyens n’iraient pas finir dans les poches de parasites actionnaires et spéculateurs, mais seraient investis pour les besoins de la société.

On est loin d’entendre de telles choses de la bouche des partis traditionnels, et c’est normal. Pour le PS, le MR, Ecolo ou le CDH, ce sont les patrons qui créent la richesse. Pour nous, ce sont les travailleurs : le patron a besoin des travailleurs, les travailleurs n’ont pas besoin de patron.

C’est pourquoi nous luttons contre le capitalisme, pour une société où les richesses extraordinaires dont dispose notre monde seraient consacrées à la satisfaction des besoins de chacun dans le respect de notre environnement. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.


  1. Stage d’attente : période comprise entre la demande d’allocations de chômage et le premier versement, généralement de 9 mois
  2. Plan win-win : mesure entrée en vigueur le premier janvier et faisant bénéficier les patrons de diminutions de taxes énormes pour un jeune de moins de 26 ans. Dans certains cas, les patrons n’ont même plus rien à payer à l’Etat.
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